Avec Antoinette, son épouse jamaïcaine, et leurs enfants, le réalisateur allemand Lars Barthel partage sa vie entre Kingston et Berlin. Mais une ombre s'est glissée dans ce tableau en apparence idyllique : Lars ne comprend pas l'obsession de sa femme pour les coiffures. Antoinette change de coupe chaque mois en se faisant poser des postiches, une addiction partagée par nombre de femmes sur l'île caribéenne. Elle ne supporte pas ses cheveux naturels, courts et bouclés, "hostiles comme une jungle". C'est en accompagnant son mari en Birmanie, où il donne des cours de cinéma, qu'elle découvre que des jeunes filles vendent leur chevelure pour aider leur famille.
Tifs et tondues
Tout au long de cette chronique familiale drolatique mais loin d'être futile, Lars Barthel essaie de percer à jour la psyché d'Antoinette et de ses amies jamaïcaines. Que dit cette insatisfaction permanente du rapport profond à leur identité, elles qui sont descendantes d'esclaves africains ? En tirant le fil… de ces perruques, le réalisateur, qui leur préfère de loin les cheveux naturels de sa femme, découvre un véritable business du cheveu d'occasion, fabriqué parfois dans les manufactures d'Inde, de Corée ou de Chine...
Documentaire de Lars Barthel (Allemagne, 2018, 1h20mn)
L'obsession d'une Jamaïcaine pour les postiches, filmée par son mari allemand en caméra subjective. Une chronique existentielle drôle et futée.