La Déclaration du Fonds panafricain du cinéma et de l'audiovisuel au Fespaco

Le Comité d'orientation transitoire (COT) du Fonds Panafricain du cinéma et de l'audiovisuel (FPCA) s'est réuni durant le Fespaco 2013 pour travailler sur les statuts relatifs à la création de l'Association du Fonds Panafricain du cinéma et de l'audiovisuel (FPCA).
Il a publié la note suivante :

Comment relancer le cinéma africain

Sous l'impulsion de pionniers et avec l'aide des donateurs, le cinéma africain a connu ses heures de gloire avant de faire face à une situation de lente dégradation. Cette situation peut se résumer dans le constat suivant :

1. En matière d'exploitation :

- Les salles déjà en nombre insuffisant ont progressivement fermé provoquant des pertes d'emploi et privant le cinéma des maigres ressources directes qui permettaient ainsi au d'envisager de co-produire des films avec l'apport de leur public.

- Par manque d'entretien et sous la concurrence de la vidéo, l'immense majorité des salles a été fermée ou déviée de ses missions initiales.

2. En matière d'encadrement :

- Une disparition des mécanismes d'intervention des politiques publiques d'aide au cinéma, sauf dans de rares pays.

- Un cadre juridique et réglementaire hérité des années soixante et devenu complètement obsolète en regard des nouvelles réalités économiques, et technologiques du cinéma africain.

- La difficulté de faire des montages financiers pour les projets de films. Le seul levier de financement du cinéma réside dans les fonds étrangers au continent et qui ont permis de maintenir la production vivante.

- L'insuffisance des infrastructures industrielles nécessaires à la chaîne de production et de fabrication de nos films qui dépendent encore largement des infrastructures étrangères.

- Le déficit en matière de politique d'investissement spécifique au cinéma, capable d'attitrer les investisseurs nationaux et internationaux.

- Les évolutions des institutions régionales comme l'Union européenne ou l'Unité africaine imposent de nouvelles approches de coopération et de financement des œuvres au niveau international.

- L'enjeu que représentent les industries culturelles des pays en voie de développement est parfois menacé par les enjeux commerciaux qui ne tiennent pas compte de l'exception culturelle prônée justement par l'UNESCO et l'UE.

- Avec l'avancée des nouvelles technologies, les frontières séparant le cinéma de l'audiovisuel sont de moins en moins marquées. C'est pourquoi le sigle du FPCA mentionne explicitement le cinéma et l‘audiovisuel comme champs d'action et d'intervention pour les objectifs recherchés par l'Association.

3. La création de l'Association du FPCA répond à toutes ces interrogations et inquiétudes

Le Fonds panafricain du cinéma et de l'audiovisuel :

- Tout en s'inscrivant dans la continuité du parrainage de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF), le FPCA veut s'ouvrir à toutes les régions linguistiques africaines en associant l'Unité africaine à cette approche globale, ouvrant ainsi la voie à de nouvelles sources de financement.

- L'objectif principal est de mettre à la disposition des cinéastes du continent des fonds capables d'initier des projets audiovisuels importants pour l'image de l'Afrique toute entière.

- Le FPCA tient à s'ouvrir à tous les créateurs en mettant un accent particulier sur les jeunes et sur l'équilibre du genre.

- Le FPCA est ouvert à toutes les bonnes volontés privées et publiques, désireuses de soutenir financièrement la création audiovisuelle africaine.

- Le COT travaille sur l'élaboration du cadre juridique nécessaire au passage à l'étape cruciale de la recherche la plus large possible des sources de financement.


NB - Il est important de noter que dans le présent document de travail, le champ d'application du FPCA s'étend à toutes les régions d'Afrique et à ses diasporas.