Mardi à 19h30, du mercredi au samedi à 20h30, dimanche à 15h30

"54. Ils sont en Algérie. Et la chronique de l'ordinaire des jours, de la permanente inquiétude, de la nocive attente met en lumière une dizaine de témoins ligotés à l'histoire. Et le roman vire au cauchemar et la langue de Magnan, accomplie, virtuose, métamorphose le drame que l'on connaît en une série de poèmes successifs, sans omettre cependant de dire les crimes, nommer les responsables."


Vingt ans après, se rappeler la guerre d'Algérie.
Se la rappeler parce qu'elle est tout à fait inscrite dans nos corps, dans nos pensées, autant que comme fait historique concernant notre présent politique (la France d'aujourd'hui, dans ses institutions, sort de la guerre d'Algérie et ses clivages idéologiques).

Raconter la guerre d'Algérie, sur une scène, dans un théâtre, cela va de soi, n'a pas de sens. Est déplacé à l'extrême.
C'est ce déplacement-là qui sera recherché, celui, constitutif du fait de mémoire.

Non point donc une "vérité historique", ou vouloir mieux raconter et montrer des faits connus de tous, exposer plutôt un état de choses dans le souvenir, comment ces choses nous reviennent, et tenter de les percevoir dans leur texture imaginaire la plus élémentaire : au ras de la poussière et du malheur.

Ou mieux : tenter de mettre en scène une multiplicité d'éléments dissonants, conflictuels, à leur insu, dans leur naïveté, à partir desquels, nécessairement, la guerre éclate, produisant des faits historiques.

Aux commencements du théâtre qui est toujours le nôtre, une tragédie raconte la guerre exemplairement : Les Sept contre Thèbes. Eschyle, soldat poète et metteur en scène, tout ensemble.

Trouver une manière de dire, aujourd'hui, un état de choses, la Guerre, qui, quelles que soient les formes qu'elle prenne, reste immuablement tragique.

"Le conflit (Polémos) est père de toutes choses et roi de toutes choses, dans les uns il révèle des dieux, dans les autres des hommes, des uns il fait des esclaves, des autres des hommes libres." (Héraclite, Fragment 53.)

Texte paru dans le programme de la création de Algérie 54-62,
Robert Gironès,
Centre socio-culturel de Beaulieu, Poitiers, 1991


Les DEBATS autour de la pièce :
- Jeudi 24 avril 2003 à 18h30, salle du Haut Conseil, Institut du Monde Arabe
Dans le cadre des jeudis de l'IMA
ALGERIE, ENTRE ART ET HISTOIRE
DEBAT autour de la pièce de Jean Magnan ALGERIE 54-62 et de l'ouvrage de Jean Sénac, VISAGES D'ALGERIE : ECRITS SUR L'ART
avec
Robert Cantarella, metteur en scène,
Hamid Nacer-Khodja, journaliste,
Jamel Eddine Bencheikh, poète
Rencontre animée par Gérard Meudal, journaliste au quotidien Le Monde
Réservation indispensable au 01 44 62 52 27 ou s.chojnacki@colline.fr

- Mardi 29 avril
à l'issue de la représentation de ALGERIE 54-62
DEBAT
ALGERIE FRANCE 54-62 : UNE MEMOIRE AU CŒUR DE MULTIPLES RECITS
organisé en collaboration avec l'association "Les Lettres Perçantes" à l'Institut d'Etudes Politiques de Paris et le magazine culturel www.fluctuat.net
animé par Edmond Espanel, étudiant à l'Institut d'Etudes Politiques de Paris
avec
Benjamin Bibas, journaliste à www.fluctuat.net
Hamid Salmi, ethnopsychologue et enseignant à l'Université Paris 8
Robert Cantarella, metteur en scène d'ALGERIE 54-62
Et d'autres personnalités du monde politique et enseignant.
Réservation indispensable au 01 44 62 52 27 ou s.chojnacki@colline.fr