Le texte est né de confidences de l'acteur sur son enfance dans les années 60 à Marseille.
Il aurait pu s'appeler Jean, Ivan, Baran, Youri, Pablo, Abraham, Boris, Rodrigo, N'Guyen, Issa, … lui il s'appelle Mohamed ce qui prend sens à cause de l'impact de la guerre d'Algérie sur sa famille et sur la ville de Marseille.
Au fur et à mesure des répétitions du récit, le texte s'élabore pour, dépassant les anecdotes personnelles, souvent comiques, parfois tragiques, montrer les ambivalences de cette période qui ont marqué nombre d'habitants de la ville : ambivalence entre l'identité arabe et l'identité française et la France et l'Algérie. Entre ici et là-bas, entre l'immigré et l'étranger. Tout simplement entre être et ne pas être.
Le texte montre aussi l'ambivalence entre les différentes langues utilisées, il s'écrit en français, en arabe et en provenço marseillais. Il fait ainsi revivre, à travers le regard de l'enfant, la vie d'un immeuble et d'un quartier avec les vendeurs ambulants qui l'animaient par leurs chants et leurs appels : moments forts de son enfance avec la vendeuse des limaçons, le vitrier, le chiffonnier, le rémouleur etc.
Le texte fait une large part au chant et aux chansons qui marquent des espaces sonores où le corps trouve sa place dans la danse et nous transporte comme un tapis volant dans le monde magique des enfances et des Orients.
L'acteur a créé aussi son double : Doudou, son protecteur dans un pays imaginaire pour échapper aux tumultes de la réalité.