Le génocide des Tutsi n'a pas été improvisé en fonction d'une conjoncture. Il n'était pas non plus une fatalité inscrite dans les gènes de la population rwandaise : ce n'est pas un objet ethnographique. Il est le produit, très moderne, d'une option politique extrémiste, jouant ouvertement du racisme comme arme de contrôle du pouvoir.
Mais cette mise en condition de tout un pays aurait été impossible sans l'inscription durable de la culture de la région des Grands lacs d'une idéologie intrinsèquement raciste, discriminant, sous les étiquettes « hutu » et « tutsi », « autochtones » et « envahisseurs », une « majorité naturelle » et une « minorité perverse ».
Cet ouvrage se situe dans une longue durée, jusqu'au temps présent, mais surtout en amont de la crise des années 1990, afin de mettre au jour la construction de cette idéologie distinguant les « vrais Africains » des « faux nègres ».
Les auteurs ont travaillé depuis plusieurs années sur ce chapitre durablement méconnu de l'histoire de l'Afrique, qui est à la fois celui d'une anthropologie devenue folle et celui de manipulations politiques de diverses provenances.
Rencontre en présence de Jean-Pierre Chrétien et Marcel Kabanba.
En partenariat avec les éditions Belin.
De19h00 à 20h30 / Gratuit