La réalisation d'un rêve

Par Alfredo Guevara /// Lettres de Cuba
  • La réalisation d'un rêve
© DR
Genre : Divers
Pays principal concerné : Rubrique : Cinéma/tv
Mois de Sortie : 2013
Publié le : 23/04/2013
Source : Lettres de Cuba /// Cubarte
http://www.cubarte-francais.cult.cu/paginas/actualidad/conFilo.php?id=21749

Les fragments d'une entrevue que j'autorise à publier, et que je souhaite qu'ils soient publiés, ne résultent pas le meilleur texte mais, peut- être, ils méritent d'être inclus pour leur caractère, pour la fraîcheur de l'improvisation, pour cette spontanéité que possèdent la question et la réponse immédiate, et la présence de cette franchise qui me caractérise et que, parfois, je dois réprimer et rabaisser pour l'ajuster à certaines limites, des limites que je m'établis pour le langage, jamais pour l'élément substantiel ; il s'agit alors du dire et du comment dire. La forme révèle, tamise, insinue, magnifie, met en évidence d'une certaine façon, établit des frontières ou les ouvre. Il s'agit de cela. Et c'est à cette ressource que je renonce cette fois. Là va le texte très simple d'une transcription.

[…] Titón et Julio García- Espinosa avaient étudié dans le Centre Expérimental du Cinéma de Rome, ils étaient les deux seuls jeunes de l'époque qui avaient une formation cinématographique - ceux que nous avions détectés, je veux dire -, qui avaient une formation cinématographique spécialisée, professionnelle, et dans mon cas, j'avais eu la merveilleuse opportunité de travailler très tôt… de m'approcher de Cesare Zavattini. Après avoir directement travaillé avec lui sur plusieurs scenarii de différent caractère ; le plus important a été de le voir lors de l'acte créatif, avec Jomi García Ascot, un jeune républicain espagnol avec qui je suis devenu très ami et qui m'a ensuite accompagné dans les premiers temps de l'ICAIC. Nous étions comme ses assistants, mais non seulement des assistants qui étions présents et qui quasi participions au moment de la création elle- même, car il avait une caractéristique […] c'était quelqu'un qui marchait à droite et à gauche, transmettant à haute voix ce qu'il pensait, non pas une pensée déjà élaborée, mais une pensée en élaboration. Cela a été mon expérience avec Zavattini et cela avait aussi été mon expérience juvénile avec Fidel, mais je ne lui donnait pas l'importance que j'ai ensuite apprécié quand j'ai du travailler avec lui (Fidel) sur les premières lois révolutionnaires.

Je disais que ceux qui avaient une formation étaient, Julio, Titón et moi, eux formés à l'école, et moi avec Zavattini et Buñuel, la grande opportunité de ma vie. Titón est revenu le premier d'Italie. Titón - il se peut que vous ne le sachiez pas - était avocat, son père a exigé, pour lui payer la carrière de cinéma […] qu'il devait d'abord lui remettre le titre d'avocat, et ainsi l'a fait Titón, mais ensuite - Titón était têtu - a fait sa carrière cinématographique. Il est revenu avant d'Italie, Julio est resté "x" temps, ne sais pas pourquoi, et Titón et moi avons commencé à rêver ce qui s'est ensuite réalisé au triomphe de la Révolution. Ce fut notre rêve, nous passions le jour à parler de ces choses […] car nous voulions commencer à faire des choses avant le triomphe de la Révolution, et Titón me disait : "Non, non, non. Ne faisons rien, nous allons attendre que Julio revienne, Julio a beaucoup d'idées et tu ne le connais pas, et nous allons penser ensemble à tout, etcetera, etcetera". Nous avons attendu que Julio revienne, je l'ai reçu sans le connaître, je l'ai reçu d'entrée comme un ami sans le connaître, je le connaissais déjà tant à travers Titón, mais il est vrai que les choses que nous pensions, Titón et moi, étaient celles que Julio apportait aussi. Et au triomphe de la Révolution on supposait que ces trois amis - car j'avais joué un rôle dans l'insurrection dès qu'on rêvait à celle- ci, et ensuite à La Havane d'une manière pratique -, pourraient avoir un certain relief.

[…] Fidel, je crois que quand il a demandé me localiser d'urgence pour dire oui au cinéma, (1) il l'a fait suite à tout ce combat qu'il affrontait et qu'il observait ; il était arrivé à la conclusion que dans les moyens de communication il fallait voir comment on travaillait, et la création de l'ICAIC en mars résulte pour moi… sans qu'il lui m'ait jamais dit explicitement, la conviction qu'il fallait avoir un instrument de la communication de masses plus près de ses décisions.

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