Julius Essoka

Chanteur, pianiste, arrangeur.


Biographie

Né à Douala en 1967, je passe mon enfance et mon adolescence à Bonabéri, paisible quartier tranquille. À la maison, tous les réveils se ressemblent, avec un rituel rythmé par un conditionnement artistique involontaire de mon père ; un magnétophone à bandes et un tourne-disque allemands (Grundig, pour lui qui ne jurait que par cette marque : "du solide!"). Dès 4h45 commence en douceur sa sélection, jusqu'aux environs de 7h30, lorsqu'il faut à mon tour arrêter les appareils pour prendre le chemin de l'école. Entre-temps, il sera parti et j'aurais changé le volume et la programmation. Toutes les nouveautés, les curiosités et les sélections pour les animations des fêtes et autres cérémonies étaient là. Et un microphone pour annoncer les titres de la sélection (l'ancêtre du DJ !!) ou pour enregistrer le dimanche, les récitations et chansons apprises à l'école par les enfants? J'ai baigné dans cette essence jusqu'à l'âge de 22 ans, lorsque je pars du domicile familial.

Dès l'âge de 12 ans, je fréquentais avec trois voisins de quartier, les frères Richard et Alex Ndoumbè, et Guy Toto, les répétitions du seul cabaret de la localité, à 200 mètres de chez moi ; le Venus Night Club, qui deviendra le Columbia Night Club. Là, répétaient les vedettes de l'heure qui fuyaient la déconcentration du centre de Douala; Pierre Didi Tchakounté et André Marie Tala sont mes premièrs souvenirs. Le videur nous installait dans un coin de la salle. À la fin de la répétition, nous rentrions reproduire le répertoire sur des instruments fabriqués de nos mains avec, un percussionniste, un batteur, un guitariste, et moi, au chant. Il fallait surtout profiter de l'absence des parents car la musique était une affaire de voyous ! Quand le cabaret ferme, c'est un Nigérian qui - par un excellent réseau - ouvre à la place, une disquerie tonitruante avec la particularité de diffuser les musiques américaine, européenne et camerounaise en alternance. Après l'écoute, il fallait aller rejouer tout ça ! Plus de quatre années de partage.

1982 - Je retrouve un ami d'enfance devenu guitariste, Ndema System. Il me rassure sur mon chant et à la place des cours de guitare, me propose de monter un groupe qui jouerait autre chose que ce que diffusent les radios, et surtout nos propres compositions. Il invite son ami bassiste, Richard Bona? Et le trio se retrouve chez lui tous les samedis pour répéter. L'aventure va durer près de 3 ans avec la même régularité et le même plaisir de jouer.

1983 - Fred Doumbe, multi instrumentiste, est sur ma route pour autre collaboration qui verra mes premiers enregistrements avec l'un des piliers du home studio au Cameroun. Alors, des aventures pour asseoir ma propre musique avec des groupes tels que le Ding Deng Dong Jazz Quartet, Azîk Bantou

1992 - Rencontre avec Tom Yom's, pour le professionnalisme. La fibre affective est forte; nous nous appelions "Ah Frèr'am" (mon frère). Je l'accompagne, j'enregistre avec lui. J'avais même fait sa promotion dans un magazine parisien, l'année d'avant, en 1991.

1994 - C'est avec Tom Yom's que j'émigre en Europe. Je trace très vite ma voie avec des groupes d'Afro Pop (Mou Djeri, Melodic Vibration, The Fantastix), avant de monter avec un autre frère d'Occident (Xavier Mesa), un groupe de fusion des rythmes africains avec du hard rock, l'Ultra Freak an' Mixture pour présenter le concept Afro Sauvage. Le plus important de ces années-là est constituée d'échanges et de rencontres
1998 - Novembre ; maxi single de 5 titres qui allie musique électronique, rock et musiques africaines ; Jokin'at home ! Le concept, c'est l'Afro Rock (The tangling beat of Africa _ Le balancement africain).

De retour au Cameroun, je redécouvre la richesse rythmique du pays et monte des projets musicaux, échange en studios, parraine des amis et autres artistes, le temps de mûrir Epass'i n'Epassi? qui est désormais là !



"MA MUSIQUE VIENT CHEZ TOI !"
Je viens d'ici, et cet ici commence chez toi. Le chez toi, est un reflet du chez moi. Alors, je viens chez toi ! Mon chant est un mélange entre le ngosso, le sekele, l'elongi, le bolobo, bikutsi ou le bend skin? et les musiques du monde. Musiques, musique. La mienne, justement, ne peut se résumer à un format, à un style ou à un courant, encore moins au commerce ; elle est libre. Libre parce qu'elle a, dans son essence, moi ; je chante et joue ce que je veux ! Je chante ce que je veux que les autres entendent et comprennent de moi. Je partage, avec les amis de tous les coins de la planète, un message. Je chante et joue avec eux. La musique restera pour moi un jeu. Et je chante. Baryton, Alto, que sais-je ? Rien de tout cela. Je chante sur la fibre de mon identité. Et au final, tu te rendras compte que ce n'est pas facile de me définir en tant que chanteur ou artiste. Un chanteur, c'est celui qui donne de la voix pour qu'on l'entende ; et un artiste, c'est celui qui met en ?uvre la vertu pour qu'on en parle. Je ne suis rien de tout cela, je suis juste une passion qui utilise l'art de chanter. Écoute et fais-en ce que tu veux !


Ngosso, sekele : chants originels de la côte camerounaise
Elongi : chant à grande variante polyphonique ou chants d'adoration
Bolobo, bend skin et bikutsi : rythmes ternaires de la musique camerounaise

Julius Essoka


[www.juliusessoka.net]

[www.myspace.com/juliusessoka]

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