Mehdi Bensaïd, parlementaire (PAM) et président de la commission des Affaires étrangères, qualifie le meurtre d'un Sénégalais d'acte raciste et appelle le gouvernement à réagir.
Vous avez adressé une question orale au gouvernement suite au meurtre d'un migrant subsaharien à Tanger. Que prévoyez-vous comme action en réaction à cet événement ?
Nous avons envoyé lundi un courrier à l'ambassade du Sénégal pour exprimer notre dégoût quant à ces événements. C'est d'autant plus regrettable qu'il s'agit du Sénégal, un pays avec lequel le Maroc est lié par une relation ancestrale de respect. Il ne s'agit pas d'une question électorale, mais uniquement de principes et le gouvernement a une occasion de mener une action concrète avec le soutien de toute l'opposition. Nous autres Marocains sommes schizophrènes : nous réclamons les même droits pour les Marocains résidents à l'étranger mais notre société se comporte de la même manière que le Front national en France face à l'immigration.
Qualifiez-vous cet acte de raciste ?
Oui, il s'agit de racisme et non uniquement d'un problème socio-économique. Effectivement, les citoyens peuvent se sentir offensés, et percevoir un migrant comme quelqu'un qui va leur prendre leur place. Mais cela se fait par ignorance. En arriver à égorger un individu, c'est aller en totale contradiction avec ce que nous prônons, notamment un islam malékite tolérant. Il faut que l'État se fasse respecter et que la loi soit appliquée. Il est hors de question de céder à la loi du Talion.
Les politiques sont-ils suffisamment sensibilisés au problème du racisme que vous évoquez ?
Le racisme est une question ancienne mais naissante dans les faits politiques. En commission, il m'est arrivé d'entendre des parlementaires dire que traiter quelqu'un de "Azzi" (littéralement "nègro", ndlr), est simplement "de l'humour".
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