Depuis plusieurs années, on parle de crise du disque en agitant un certain nombre de vérités : les ventes de supports physiques s'effondrent, des labels disparaissent, de nouveaux acteurs (Itunes, Deezer, Spotify) dictent de nouvelles règles, la gratuité et la portabilité de la musique semblent devenir un fait acquis pour le public.

Derrière les effets d'annonce, destinés à mobiliser la filière et les pouvoirs publics, se cache pourtant une réalité plus complexe sur laquelle il convient de s'arrêter : cette crise est-elle à ce point spécifique ? En quoi les acteurs principaux du secteur ont eux mêmes contribué à l'apparition accélérée de nouveaux modèles ? Quelles stratégies industrielles se cachent derrière certains modèles technologiques ? Quelles sont la place et la responsabilité du public dans ces évolutions ? Quels sont les effets constatables sur la création, les artistes et ceux qui les accompagnent ?

L'idée de cette conférence est de faire le point, à partir de l'expérience de terrain d'acteurs de la filière du disque (artiste, producteur, label, distributeur), sur la réalité de ces changements, les questions autour des nouveaux modèles et les scénarios possibles pour le futur. Elle laissera également une large place aux contributions des internautes et des participants (forums en amont, tweets et questions en direct) avec l'ambition de produire une réflexion collective et stimulante.

24 mars 2011 de 17h30 à 19h30
Une rencontre animée par Philippe Astor (journaliste - Electron libre, Musique Info).
Avec la participation de :

- Romain Germa (co-fondateur du label Makasound)
- Julien Simon (responsable acquisition des contenus - Deezer)
- Eric Petrotto (Président de la fédération de labels indépendants CD1D)
- Marc Thonon (administrateur de l'UPFI, Union des Producteurs de Phonogrammes Indépendants)
- Jérome Scholzke (manager d'Anaïs)
Cette conférence sera donnée en ouverture du nouveau spectacle des Ogres de Barback.
Programme :
- Regard historique sur les mutations du secteur depuis 50 ans :
o Le monde de la musique connaît des révolutions régulières, en quoi la révolution numérique est-elle différente ?
o Quelle place peuvent prendre dans ces mutations les structures indépendantes ?
- Les nouveaux modèles économiques en question :
o Les nouveaux modèles de diffusion streaming : Deezer, Spotify
o Modèles collaboratifs et équitables : CD1D
o La question de la musique libre : Creative Commons
Alors que le numérique ne parvient toujours pas à compenser la chute des ventes physiques, il convient de s'interroger sur la pérennité et la viabilité économique des nouveaux modèles de business émergents que sont le téléchargement et le streaming, et d'aborder un certain nombre de questions :
o Le développement du téléchargement a-t-il atteint un palier ?
o Quels sont les risques de paupérisation durable des acteurs indépendants de la production ?
o Ces nouveaux modèles favorisent-ils la diversité culturelle ?
- La redéfinition de la notion et des enjeux de la création et de la production :
o Quelle place pour l'artiste dans ce nouvel environnement ?
o Les producteurs indépendants face à de nouveaux défis.


Alors que les majors signent de moins en moins d'artistes et réduisent drastiquement leurs investissements marketing, alors que les labels indépendants sont de plus en plus fragilisés et ont de moins en moins les moyens de prendre le relais, dans quelle perspective doivent s'inscrire les artistes et quelle stratégie de carrière doivent-ils adopter ?