Congo : la "Tante" de retour à Ponton La Belle !

La comédienne Laurentine Milebo de retour en son pays natal
  • Congo : la Tante de retour à Ponton La Belle !
Genre : Faits de société
Pays principal concerné : Rubrique : Cinéma/tv
Mois de Sortie : 2012
Publié le : 27/09/2012
http://www.afrik.com/article27116.html

jeudi 20 septembre 2012 / par Philippe Edouard / Afrik.com

La comédienne Laurentine Milebo sera prochainement de retour à Pointe Noire, en République démocratique du Congo, avec des projets plein la tête. Rencontre avec l'une des rares et premières Congolaises à avoir réussi sa carrière cinématographique en Europe.


Début des années 50. Troisième arrondissement - Tié Tié - de Pointe Noire. République du Congo (RDC). Elizabeth Safou (et le cinéma avec elle mais il ne le sait pas encore) accouche d'une petite Laurentine. L'histoire ne le dit que plus tard, en ce mois de mai 52, une comédienne est née. "Tu peux écrire comédienne, me dit-elle, mais je me sens femme avant tout, mère de cinq enfants, grand-mère de douze merveilleux petits enfants. Combien de fois ai-je entendu "Arrête de faire ton cinéma", certaines personnes ont tendance à ne voir en moi que l'actrice, c'est gênant, je ne passe pas mes journées dans un grand écran !"

Et pourtant. La vie de celle que l'on surnomme "La Tante" a des allures de roman ; un roman que l'on pourrait justement adapter au cinéma. Issue d'un milieu modeste, Laurentine promène tout d'abord son enfance à Ponton la Belle puis, pendant quatre années et jusqu'à ses dix ans, au village Leboulou dans le Niari. Un papa policier pour lui apprendre l'obéissance, une maman ménagère pour lui apprendre la vie bien rangée. "Mon père - Papa Laurent Kady - ne jurait que par les études, quand bien même j'avais de rares fois le droit de jouer dehors au nzango. Forcément, je n'ai pas eu d'autres choix que d'être une très bonne élève."

Une enfance studieuse... et artistique

Quel étonnement alors de voir ses parents accepter l'idée que la petite Laurentine, qui vient d'entrer au collège dans le quartier Fouks à deux pas de la maison familiale, rejoigne le groupe musical Les Pionniers. "J'avais douze ou treize ans et une envie formidable de m'évader de ce cocon familial. Ma petite soeur Thérèse Mounguélé n'avait de cesse de me dire : "On a bien le droit de vivre ! Pourquoi resterait-on à la maison ?" Je me revois encore avec elle et les Pionniers, chanter à pleins poumons et assouvir notre soif de liberté."

La liberté de chanter ouvrira le pas à une autre liberté, celle d'aimer. Il est jeune, beau, grand et fort et il a dix-huit ans. Il est même guitariste. Laurentine, du haut de ses quinze ans est simplement folle amoureuse de Gaston. "On nous appelait Johnny et Sylvie ! Il me parlait de la France comme d'autres rêvent d'Amérique. A l'époque nous n'avions pas la télévision, pas d'image autres que celles où nous vivions. Dans notre imaginaire, la France, c'était le paradis terrestre." Si son coeur bat au plus fort et si Laurentine fait ses débuts sur scène avec une troupe amateur de théâtre à la Paroisse St Jean de Bosco, elle ne passe qu'une seule année sur les bancs du Lycée Karl Marx, aujourd'hui Victor Augagneur. La faute à un ventre qui s'arrondit jour après jour, semaine après semaine. "Mon père me disait toujours : "Si tu arrêtes les études je te tue", pour vivre ma Love Story j'avais choisi d'être enceinte et de mettre mes parents brutalement au pied du mur, devant ce fait amoureusement accompli. C'était aimer Gaston ou mourir", dit-elle dans un éclat de rire. "La naissance de mon premier enfant alors que je n'avais que 16 ans, est sans doute le moment le plus fort de mon existence", continue-t-elle.

Une amoureuse du cinéma avant d'être actrice

Surprise d'être restée en vie, c'est dans le quartier de Matendé que Laurentine découvrira quelques mois plus tard - heureuse et épanouie - les joies de la vie de jeune mère de famille. "Je trouvais malgré tout le temps d'aller au cinéma, m'extasiant devant les films indiens, les péplums italiens ou encore les films de Bruce Lee, continuant par ailleurs le théâtre et le chant. Et puis, à force d'économie, je me suis enfin envolée vers le paradis terrestre, pour rejoindre Gaston parti un peu plus tôt, c'était en août 1976", raconte-t-elle. La suite est connue et sa filmographie éloquente parle pour elle. C'est tout d'abord Marco Pauly qui la révèle au grand public en lui proposant son premier rôle dans le film Black Mic Mac 2.


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