Zim Ngqawana est mort le 10 mai 2011 à 52 ans en Afrique du Sud. Il n'avait pas de carte d'assurance maladie sur lui. Les médecins ont mis du temps à le prendre en charge, dans l'après-midi du 9 mai. Il a été réanimé, mais trop tard. Une machine d'imagerie médicale permettant de faire un scanner du cerveau à l'hôpital Charlotte Maxeke de Johannesburg était en panne. Le temps de la réparer, les médecins n'ont pu que constater des dommages irréparables. Zim Ngqawana a été débranché le lendemain matin. C'est un géant du jazz sud-africain qui s'en va.
Il faisait partie de la génération des artistes noirs, comme Miriam Makeba et Hugh Masekela, à avoir connu les affres de l'apartheid et enduré les douleurs de l'exil. Dans sa musique, cet amoureux de Coltrane, Mozart et Nusrat Fateh Ali Kahn cherchait à se libérer "de la race, de la classe et des spécificités de l'histoire".
Irrémédiablement marqué par l'apartheid, comme tous ceux de sa génération, il a passé les vingt dernières années à sonder ses propres abîmes. Plongé dans une quête spirituelle, il donnait à voir dans ses disques (Zimology et Vadzimu notamment) des paysages intérieurs intimement liés aux immensités sud-africaines: drames de l'apartheid, désert du Karoo, violence sous toutes ses formes, vertes collines du Cap oriental, familles disloquées des townships, ondulations infinies des herbes oranges du veld sur le haut plateau.
Extraits de l'article de Sabine Cessou. Pour lire la suite sur :[SlateAfrique]