Les tableaux et les statues qui habituellement remplissent cet espace avaient cédé, le temps d'une journée, la place au pagne, outil indispensable dans l'univers vestimentaire de la femme congolaise. Sur les étagères, les pièces pliées, les robes, les chemises et les ensembles sur les cintres ou accroches aux murs. Donnant à l'espace l'aspect d'une boutique.
On y trouvait aussi des parures de lit, des draps, des sets, des tabliers, des chemins de table, des serviettes,… une façon de montrer que le pagne peut servir a la confection des produits autres que des vêtements.
En effet, le pagne a évolué et devient présent dans tous les aspects de la vie sociale. Le style aussi a évolué. La nouvelle génération, utilise différemment ce produit par rapport à l'ancienne. Il y a quelques années, le pagne n'était porte qu'une seule façon, blouse plus paréo, aujourd'hui il est transformé en robe, jupe, chemise, pantalon,… Le pagne peut servir à tout.
Bien que venu d'ailleurs et fabriqué loin du Congo, le pagne est plus qu'un tissu. C'est devenu un élément culturel important mieux un patrimoine. ‘'Il exprime une identité unique associée à la terre, à la mer, à la forêt, à la savane, au feu et à la chaleur de l'Afrique'' affirme Carine M'Beri de MDC Events, la structure a l'origine de cette exposition.
‘'Le pagne est utilisé pour se mettre soi-même en valeur. Il signifie une façon d'être, une façon de vivre. Il donne un sens d'appartenance a un endroit et il se revendique jour après jour'' ajoute philosophiquement Mélisandre Prudence Moughani, de la même structure.
Cette journée avait pour objectif de faire connaitre en profondeur le pagne, d'explorer et de promouvoir ses diverses unités de création et d'utilisation. Ce qui manque cruellement au pays. Malgré la passion congolaise pour le pagne, il n'existe aucune d'unité de fabrication du pagne même de manière artisanale. En dépit de cela, les ponténégrines se sont déplacées pour visiter l'exposition. ‘'Je suis venue voir par curiosité. Il y a des jolies choses mais les prix sont pratiquement identiques à ceux du marché. Dommage, j'espérais le contraire'' confie une visiteuse un peu déçue. Les prix des articles, en effet variaient de 13.000 à 71.5000 FCFA.
Plusieurs ateliers avaient été organisés toujours en relation avec le style et le look mais le plus important était sans nul doute celui sur ‘'le cancer de l'utérus chez la femme''. Ce mal touche de plus en plus des congolaises, il était donc nécessaire pour les organisateurs de développer les connaissances des femmes sur ce fléau. Comme quoi, l'élégance, la classe et le raffinement ne suffisent pas si on est en mauvaise sante. Ne dit-on pas que la santé avant tout !
Au cours de l'exposition, était projeté dans une salle adjacente un documentaire dans lequel les congolaises de toutes les générations s'exprimaient leur passion pour le pagne. Malgré les divergences de style, ces femmes ont un point commun : elles aiment et ne peuvent se passer du pagne.