''Le régicide du 9 avril 1999 au Niger – Ombres et lumières''

''Le régicide du 9 avril 1999 au Niger – Ombres et lumières''

''Le régicide du 9 avril 1999 au Niger – Ombres et lumières''

Modi Alzouma Moussa est un journaliste veinard. Ce qui est rare sous les Tropiques en général et au Niger en particulier. En effet, il a réussi à recueillir les témoignages directs et indirects de nombreuses personnalités liées de près ou de loin au Général Ibrahim Baré Mainassara qui a été abattu le vendredi 9 avril 1999 sur le tarmac de l'escadrille de Niamey.
A l'arrivée de cette somme de témoignages, un livre intitulé ''Le régicide du 9 avril 1999 au Niger – Ombres et lumières''. Paru en novembre 2014 aux éditions Alpha, dans la bien nommée collection ''Repère'', ce livre de 159 pages est aussi bien documenté que facile à lire d'une traite.
Modi Alzouma Moussa campe dès l'abord le décor de cette tragédie. En allant à l'essentiel: le déficit de légitimité d'un homme d'Etat qui voulait à tout prix et de toute force, légitimer son maintien au pouvoir à l'issue d'un coup d'Etat et d'une Transition au terme desquels il avait promis de remettre les commandes du Niger aux civils qu'il venait de renverser quelques mois plus tôt.
Modi Alzouma Moussa narre ensuite l'assassinat de Chef de l'Etat. Et c'est à partir de ce chapitre 2 du livre qu'apparaissent des noms : acteurs, complices, commanditaires avérés ou supposés ainsi que d'autres témoins de ce qui fut malencontreusement appelé ''accident malheureux'' par le Premier ministre de l'époque.


De l'immixtion de parents et amis du Président Baré dans les affaires publiques dont le corollaire est la multiplication des centres de décisions, à l'incapacité du Président à mettre le holà, des bisbilles entre Officiers de l'Armée, dont ceux de la Garde présidentielle, et le Chef de l'Etat, à l'encouragement par celui-ci du manque de respect dû à la hiérarchie par des Officiers subalternes, des visites d'amitié rendues au Colonel Khadafi de Libye, à Omar el Béchir du Soudan, au Général Sani Abacha du Nigeria et même à Fidel Castro de Cuba (dont les pays étaient sous embargo) à la situation économique difficile du pays qui favorisait l'ouverture de divers fronts sur le plan social, tout y passe.
Et, en appui à sa thèse centrale – celle d'une ''conspiration générale'' - Modi Alzouma Moussa présente une galerie de portraits psychosociaux et politiques de tous ceux qu'il nomme dans son livre. Il parle des faucons et des colombes des deux camps en présence, celui du Général Baré et celui du Front pour la Restauration et la Défense de la Démocratie, de la médiation du Français Guy Labertit et du saccage par les nervis du régime des urnes contenant les résultats des élections locales de février 1999, des frustrations des uns et de l'entêtement des autres, jusqu'au jour fatidique. Autant dire que la coupe était pleine ! De fait, le livre de Modi Alzouma Moussa est une véritable leçon de choses, qu'on peut résumer d'une formule : ''il ne faut jamais forcer le destin''.
Nous avons dit plus haut que notre jeune auteur a rencontré beaucoup de personnalités. Curieusement, les témoignages de MM. Idi Ango Omar et Souley Abdoulaye, les deux ministres de l'Intérieur du Général Baré, n'apparaissent nulle part dans le livre alors que ces deux personnalités ont récemment accordé des entretiens à une télévision privée de la place avec des détails croustillants.
C'est dommage et c'est d'autant plus dommage que la justice ne veut rien entendre à l'affaire et que, ''quinze ans après le régicide du 9 avril 1999, savoir la vérité sur la mort du Président Baré s'apparente à un véritable écheveau'' surtout que, regrette Modi Alzouma Moussa, les Commandants Daouda Malam Wanké et Ismael Tilly Gaoh ont emporté ''des mines de secrets'' dans leurs tombes, l'un en septembre 2004 et l'autre en février 2013.
Ne restent donc que les témoignages de Djibril Baré, Ibrahim Assan Mayaki et de quelques autres qui ne peuvent rien contre l'amnistie accordée par voie constitutionnelle aux auteurs, complices et commanditaires de l'assassinat du Général Baré.

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