"Achille Paris, dit « Ti-Paris», est né à Jacmel en 1933, derrière les casernes d'un père cordonnier et d'une mère commerçante. À 17 ans, bravant les foudres et malédictions paternelles et maternelles, il décide de gagner sa vie par la musique. Il fait route vers Port-au-Prince et se révèle un peu partout, jouant dans les petites fêtes de quartier, les baptêmes et les sauteries ainsi que quelques salons mondains snobs ou sincèrement épris de musique populaire. Ti-Paris devient célèbre dans l'instant ; son histoire rencontre celle de la galerie « Brochette» à Carrefour ; il se fait des amis parmi les musiciens savants comme Ferrère Laguerre qui le raconte et l'apprécie (1950), comme José Tavernier, musicien chanteur du groupe Ibo-combo qui s'attache à lui, l'invite à New York où il fait sa promotion. Non rapporté dans ce livre, citons un mécène puissant comme Michaël Madsen. Mentionnons le témoignage de Ralph Boncy. Ti-Paris bénéficie de l'admiration et du suffrage de toutes les classes sociales. Il est vrai qu'il n'est pas un artiste engagé politiquement ; il n'est pas un anarchiste « révolutionnaire». Il n'est pas trop dérangeant. S'il est lucide et croque quelques faits – comme dans « Ban m pam ladann» dénonçant, dit-on, une combine à la loterie nationale – il est surtout apprécié pour sa paillardise, son chant et culte érotique, sensuel de la femme. Sa bohème et son culte du tafia, du clairin. »

Source : Le Nouvelliste