M'hamed Issiakhem

  • M'hamed Issiakhem
Dessinateur/trice, Peintre, Illustrateur/trice
(Homme)
Pays principal concerné : Rubrique : Cinéma/tv, Arts plastiques, Patrimoine

M'hamed Issiakhem (en Kabyle : Mḥemmed Isyaxem, en Arabe : محمد اسياخم), né le 17 juin 1928 à Taboudoucht en Algérie et mort le 1er décembre 1985 à Alger, est un peintre algérien, représentant de la peinture moderne en Algérie. Il passe son enfance à Relizane, c'est là qu'en 1943, il manipule une grenade, ramassée dans un camp militaire américain, dont l'explosion provoque la mort de deux de ses sœurs et d'un neveu. Après deux années d'hospitalisation et plusieurs opérations chirurgicales, il se voit quant à lui amputer de l'avant-bras gauche.

Biographie

M'hamed Issiakhem naît le 17 juin 1928 à Taboudoucht (Aït Djennad, Aghribs) en Kabylie. À partir de 1931 il passe son enfance à Relizane. En 1943 il manipule une grenade, volée dans un camp militaire, qui explose. Deux de ses sœurs et un neveu meurent. Hospitalisé pendant deux ans, il est amputé du bras gauche. De 1947 à 1951 il est à Alger élève de la Société des Beaux-Arts puis de l'École des beaux-arts d'Alger et suit les cours du miniaturiste Omar Racim. En 1951 il rencontre Kateb Yacine. De 1953 à 1958 il fréquente l'École des Beaux-Arts de Paris où il retrouve Kateb Yacine - les deux artistes demeureront inséparables. En 1958 Issiakhem quitte la France pour séjourner en RFA puis résider en RDA.

En 1962 il est dessinateur au quotidien Alger Républicain. En 1963 il est membre fondateur de l'Union Nationale des Arts Plastiques et participe à l'exposition des « Peintres algériens » organisée à Alger pour les « Fêtes du 1er novembre »1 et préfacée par Jean Sénac puis en 1964 à celle qui est présentée à Paris au Musée des arts décoratifs.

De 1964 à 1966 il est chef d'atelier de peinture à l'École des beaux-arts d'Alger,parmi ses élèves il compteKsenia Milicevic, puis directeur pédagogique de l'École des Beaux-Arts d'Oran. Il illustre alors plusieurs œuvres de Kateb Yacine.

De 1965 à 1982 il crée les maquettes des billets de banque et de nombreux timbres-poste algériens. En 1967 il réalise avec Kateb Yacine un film pour la télévision, "Poussières de juillet", en 1968 les décors du film "La voie", de Slim Riad. En 1971 Issiakhem est professeur d'art graphique à l'École Polytechnique d'Architecture et d'Urbanisme d'Alger et crée les décors pour le film "Novembre". Il voyage en 1972 au Viêt Nam et reçoit en 1973 une médaille d'or à la Foire Internationale d'Alger pour la décoration du stand du Ministère du Travail et des Affaires sociales.

De 1973 à 1978 Issiakhem est dessinateur de presse. Il dirige en 1977 la réalisation d'une fresque pour l'Aéroport d'Alger. Le Ministère du Travail et des Affaires sociales publie à Alger une plaquette dont Kateb Yacine écrit la préface sous le titre "Issiakhem, Œil-de-lynx et les américains, trente-cinq années de l'enfer d'un peintre". En 1978 Issiakhem séjourne quelques mois à Moscou et reçoit en 1980 le Premier Simba d'Or (Lion d'Or) de Rome, distinction de l'UNESCO pour l'art africain.

Il était le révélateur d'une nouvelle vision, lucide et solennelle, exaltant l'articulation claire des volumes et la lumière vive et bleutée, grâce à une rigoureuse construction plastique et à une utilisation neuve des ombres. Les œuvres de M'hamed Issiakhem reflètent le chemin parcouru par la peinture algérienne dans les années soixante et soixante-dix. Le dénominateur commun de ses œuvres, d'inspiration pourtant si variée, est le goût de l'artiste pour une observation attentive des phénomènes lumineux et une interprétation anti-académique de l'art de peindre.
M'hamed Issiakhem a introduit dans ses tableaux un esprit tour à tour fantaisiste, pathétique ou rebelle que l'on ne trouve chez aucun des peintres maghrébins de son époque.

Cela ne l'empêcha pas d'être sensible au changement que subissait la peinture, surtout en Occident, entre 1950 et 1980. M'hamed Issiakhem a exposé ses œuvres à Paris, Moscou, Leipzig et Rome. Il a effectué de nombreux voyages à travers l'Europe, la Russie et les Etats-Unis d'Amérique. La rencontre avec le grand écrivain et dramaturge Kateb Yacine lui révèle les secrets du décor théâtral, pour lequel son enthousiasme se renforce en même temps que son amitié pour l'auteur de Nedjma. Les deux hommes deviennent des amis inséparables. C'est une période extrêmement féconde qui durera, pour les deux créateurs, jusqu'en 1985, année du décès de M'hamed Issiakhem. Notre grand artiste a peint des dizaines et des dizaines de toiles qui ont séduit le public et attiré les éloges des critiques d'art.

Les expositions de M'hamed Issiakhem sucitent toujours un vif engouement. Cependant, le grand artiste remet toujours en cause les valeurs plastiques qui lui valent son succès. Il est constamment à la recherche de nouvelles techniques, de nouveaux courants plastiques.

La période des années quatre-vingts est marquée chez M'hamed Issiakhem par la grande diversité de ses recherches : si l'abstraction surtout le fascine, c'est-à-dire une peinture située dans l'invention pure qui recrée le monde des formes suivant son propre désir et sa propre imagination, il s'intéresse également au cubisme et au fauvisme. Il exécute pendant cette période de grandes toiles, où les formes et les couleurs seules permettent d'appréhender une réalité «autre» que celle des formes «objectives». Ses recherches abstraites inédites se succèdent. Cette période d'effervescence dissimule sans doute un souci plus profond, réconcilier l'anxiété qui le tenaillait, la maladie qui brûlait ses entrailles et un besoin incoercible de se libérer, d'agir, de défier la mort. L'exercice au sens thérapeutique de la peinture dut le lui permettre.

Il meurt le 1er décembre 1985 à la suite d'une longue maladie.

Hommages

Le 17 juin 2018, le moteur de recherche Google rend hommage à M'hamed Issiakhem et édite un doodle à l'occasion de son 90e anniversaire.

Le sculpteur-peintre Bâaziz Hammache qui est son ami a fait en 1985 un portait de lui qui est au Café du Maghreb.





Liste des oeuvres
(non exhaustive)

• Autoportrait, 1949, Musée public national d'Art Moderne et Contemporain d'Alger
• Figures africaine, 1957, Collection particulière
• Nomades, 1959, Collection particulière
• Paysage de Kabylie, 1960, Musée National des beaux-arts d'Alger
• Les martyrs, 1965, Collection particulière
• Berbérie inachevée, 1968, Collection particulière
• Sud, 1968, Collection particulière
• Fillette, 1969, Collection particulière
• Soleil noir, 1969, Collection particulière
• Vieillesse, 1970, Collection particulière
• La veuve, 1970, Collection particulière
• La mariée, 1970, Collection particulière
• Maïakovski, 1971, Collection particulière
• Angoisse, 1971-1972, Collection particulière
• Méditation de femme, 1972, Collection particulière
• Etude sur palette, 1972, Collection particulière
• Le chirurgien, 1972, Collection particulière
• Mariage des veufs, 1972, Collection particulière
• Maternité 1, 1972, Musée National des beaux-arts d'Alger
• Mendiante, 1972, Collection particulière
• Regard de femme, 1972, Collection particulière
• Femme à l'enfant, entre 1972 et 1978, Collection particulière
• L'infirme, 1973, Collection particulière
• L'ombre d'une révolution, 1973, Collection particulière
• Maternité 2, 1974, Musée National des beaux-arts d'Alger
• Autoportrait 2, 1976, Collection particulière
• C'est sûr, ma souffrance sert à d'autres, 1976, Collection particulière
• Les visages, 1976, Collection particulière
• Ma tribu Algérie, 1976, Collection particulière
• La clé du bonheur, 1976, Collection particulière
• La casbah, 1976, Collection particulière
• Femmes aux motifs berbères, 1976, Collection particulière
• L'exode, 1976/1977, Musée national Cirta
• L'histoire est reprise, reprenons là, 1976/1977, Musée national Cirta
• Chaouias, 1978, Collection particulière
• Passé, présent, futur, 1977, Collection particulière
• Testament, 1977, Collection particulière
• Elle ou lui, le choix est fait, 1977, Collection particulière
• Laissez nous comme des anges, 1978, Collection particulière
• Cardinal Duval, 1982, Collection Archevêché d'Alger
• Les Aveugles, 1982, Musée national des Beaux-Arts d'Alger
• Arbre sec, 1983, Musée National Nasr Eddine Dinet de Bou Saâda à M'Sila
• Vieille femme kabyle, 1983/1984, Collection particulière
• Le Mur, 1984, Collection particulière
• Vieillesse, 1984, Musée National Nasr Eddine Dinet
• Amertume, 1985, Musée national des Beaux-Arts d'Alger
• Dépression, 1985, Musée national des Beaux-Arts d'Alger
• Oblique, 1985, Musée national des Beaux-Arts d'Alger
• Rouge, 1985, Musée national des Beaux-Arts d'Alger
• Attente, 1985, Musée national des Beaux-Arts d'Alger
• Elle a les yeux bleus, 1985, Musée national des Beaux-Arts d'Alger
• La Mendiante, Collection du Musée national des Beaux-Arts d'Alger
• Mère inconnue, Collection du Musée national des Beaux-Arts d'Alger


https://missiakhem.net/

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