Née dans une famille qui a vécu les soubresauts de la dictature de Sekou Touré, Sayon se trouve alors pendant un temps sous la responsabilité de sa mère. Cette façon de vivre conduit Sayon à opter pour le parti de la liberté, on peut d'ailleurs percevoir cet aspect à travers sa musique. Adolescente, elle fréquente les clubs d'un pays qui a toujours mis en avant sa culture musicale, notamment hérité de l'Empire Mandingue. Parmi ses premiers faits d'arme elle a ainsi chanté au sein des amazones de Guinée, ou avec le Théâtre National de Guinée. Depuis 2007, elle a prêté sa voix et a collaboré avec la troupe Circus Baobab avec laquelle elle s'est produite dans le monde entier. Arrivée à Marseille il y a 10 ans, elle fait corps avec la culture de cette ville ensoleillée qui, en plus de son identité prégnante, est aussi une des portes de l'Afrique. La culture française la passionne et lorsqu'elle choisi de monter sa propre formation elle n'hésita pas à prendre le risque d'un mélange des genres. Les artistes comme Abdoulaye Kouyaté et Dominique Beven y croisent leurs cordes. La musique mandingue fait totalement corps avec le jeu occitan. Loin d'un collage surfait, les morceaux sentent autant les parfums de l'Afrique de l'Ouest que ceux des terres provençales.

Aujourd'hui marseillaise d'adoption et citoyenne du monde, son chant s'est frotté à d'autres styles et traditions. Sensible, charismatique, elle a su métisser - à travers le chant et la danse - ses racines et les sonorités croisées tout au long de son parcours. Portée par une guitare espagnole ou une mandoline, une trompette en bois ou en sourdine, une guimbarde ou des flûtes, des percussions latines entremêlées au bolon, au gongoma et au doum africains, la voix de Sayon s'affirme, forte et sensuelle, rugueuse et fragile.

Sayon Bamba nous conte, sans complexe ni tabou, des histoires de femmes aspirant à la liberté, des histoires de maquis en folie, de fêtes, de déceptions amoureuses, histoires à la fois familières et envoûtantes qu'on n'écoute pas seulement avec les oreilles, mais de la tête aux pieds...