Quand j'étais révolutionnaire

  • Quand j'étais révolutionnaire
Genre : Danse

Chorégraphie et mise en scène : Serge Aimé Coulibaly
Interprétation : Manibi Djakaridja Koné
Texte : Serge Aimé Coulibaly, Renaud Antal
Création lumière : Yann Hendrickx
Création costumes : Emilie Dufossé
Arrangement musical : Benjamin Collier

Quand j'étais révolutionnaire
Dans un jardin public, un homme assis seul essaye de se retrouver physiquement, se bat avec lui même, avec une violence déconcertante.
Cet homme est Burkinabè. Voilà plusieurs années qu'il est parti de son pays, au lendemain des premières réformes pour la démocratie.
Marié en France, père d'un enfant, il vit dans la rue depuis des mois, chassé par sa femme pour infidélité.
Membre des Comités de Défense de la Révolution (CDR) créés pendant le pouvoir de Thomas Sankara, il est parti du pays après l'assassinat de celui-ci.
Après un long voyage qui l'amène dans plusieurs pays, il atteint finalement la France.
Ce jour là, assis sur ce banc, dans un mélange de dépression et de révolte contre la société, il nous raconte l'espoir qu'avait suscité au Burkina Faso et en Afrique le Capitaine Thomas Sankara.

Note d'intention
En tant qu'artiste étranger en Europe, je pense qu'il est important de donner des témoignages qui nous permettent d'aller à la rencontre de l'autre dans un monde où l'étranger est perçu comme la source de tous les maux de la société, de questionner l'autre à travers notre humanité, nos espérances, nos solitudes, nos richesses, nos différences, et à travers notre histoire commune.
Quand j'étais révolutionnaire est d'abord né de ma rencontre avec un autre artiste burkinabé vivant en Europe, Manibi Koné, qui vit en Belgique depuis plusieurs années.
Nous avions la volonté commune de parler de nos vies d'étranger en portant un regard sur la société dans laquelle nous nous inscrivons, et cela à travers le regard d'un sans domicile fixe, qui erre en marge de la société.
D'autre part, je souhaitais parler de la révolution menée par Thomas Sankara, président du Burkina Faso du 4 août 1983 au 15 octobre 1987. A travers nos souvenirs de jeunesse de "pionniers de la révolution", nous avons imaginé l'histoire de ce SDF qui autrefois était fier, travailleur digne, progressiste ambitieux, et qui désormais se retrouve complètement vide, sans ambition, avec le passé comme unique espérance.
Cette pièce donne la parole à celui qui ne supporte plus l'indifférence des autres, qui ne supporte plus le regard critique des autres, qui se réfugie dans le passé pour espérer trouver l'ombre d'une fierté, pour espérer trouver une certaine reconnaissance.
Le texte, la musique, la danse de Quand j'étais révolutionnaire répondront à un seul désir : celui de faire passer l'émotion pour mieux interpeller l'autre.
Dans les sociétés traditionnelles en Afrique, tout commence par la parole. Quand la parole ne suffit pas à exprimer tout ce qu'on a envie de dire, on chante, puis le corps se met mouvement pour transcender la voix. De ce mouvement naît la vibration, sensation qui se passe de mots, de chant, de parole.
La rencontre avec Manibi est déterminante dans l'écriture de la pièce : musicien-conteur, comédien, danseur traditionnel et contemporain, il incarnera ce rôle qui relève d'une réelle performance.
Comment donner corps à la parole ? Comment défier la parole avec le texte ? Cet homme en pleine confusion dans sa tête, qui mélange son histoire, son parcours migratoire, son exclusion de la société, cet homme là est surtout à la recherche de lui-même.
"Peu d'hommes politiques auront suscité, avant [Thomas] Sankara autant d'espoir, d'enthousiasme et de fierté dans la jeunesse africaine. Il avait su exprimer avec des mots qui touchent juste, qui vont droit au coeur ce que tout un peuple, un continent entretient dans ses entrailles, dans son tréfonds depuis des siècles.
Sa voix était l'écho des humiliations quotidiennes contenues, des souffrances tues, de la colère collective, du besoin d'émancipation économique et politique [et social] […] de ceux qui sont exclus du pouvoir, interdits de parole." (David Gakunzi).
Depuis l'indépendance du Burkina Faso en 1960, Thomas Sankara est le chef d'Etat qui, en quatre années de pouvoir, a suscité le plus de fierté, d'espoir et d'enthousiasme dans son pays et en Afrique.
Cette pièce donne la parole à celui qui ne supporte plus l'indifférence des autres, qui se réfugie dans le passé pour espérer trouver l'ombre d'une fierté, pour espérer trouver une certaine reconnaissance.
Le texte, le musique, la danse de Quand j'étais révolutionnaire répondront à un seul désir : celui de faire passer l'émotion pour mieux interpeller l'autre.
Serge Aimé Coulibaly

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