Entre 1960 et 1966, le régime colonial français a fait exploser quatre bombes atomiques atmosphériques, treize bombes nucléaires souterraines et a mené d'autres expériences nucléaires dans le Sahara algérien, dont les ressources naturelles étaient ainsi extraites. Ce programme secret d'armes nucléaires, dont les archives sont encore classifiées, s'est produit pendant et après la Révolution algérienne, ou guerre d'indépendance algérienne (1954-1962).
La publication Colonial Toxicity: Rehearsing French Radioactive Architecture and Landscape in the Sahara (2024) rassemble près de six cents pages de documents documentant cette histoire violente du programme nucléaire français dans le désert algérien. Méticuleusement rassemblé par l'historien de l'architecture à partir de sources disponibles, proposées, de contrebande et de fuites, le livre est un riche référentiel pour tous ceux qui s'intéressent à l'histoire des armes nucléaires et sont engagés aux intersections de la justice spatiale, sociale et environnementale, ainsi que pratiques archivistiques anticoloniales.