Au Congo Belge, dans les années 50, Léo, un jeune métis est adopté par Harry Wilson, un homosexuel américain en mal de paternité. Celui-ci et sa "servante" Mama Malkia, opulente africaine au coeur
d'or et "forte gueule" forment une famille adoptive improbable et singulière qui comble "leur fils" d'affection.
Mais bientôt, Léo est envoyé à l'école dans un établissement pour européens.
Le jeune métis, en proie aux moqueries des ses camarades blancs, se sent exclu, rejeté. Sa différence (ni tout à fait blanc, ni tout à fait noir) va le marginaliser.
La thématique de ce beau roman, écrit avec délicatesse, est à la fois riche et réaliste. Il aborde l'univers colonial tel que le vivent les trois protagonistes différents de par leurs origines raciales et géographiques.
Il traite en profondeur de la quête d'identité qui caractérise le cheminement de Léo, le jeune métis, pris entre deux mondes.
Il parle aussi de l'homosexualité de Harry, cause de son exclusion du cercle des colons, de Mama Malkia plus tout à fait africaine mais noire aux yeux de tous.
Il parle aussi de la décolonisation et évoque de manière saisissante l'atmosphère du Congo Belge à la veille de l'indépendance.

Le roman s'articule en une sorte de triple discours, une trilogie dont chaque volet se trouve pris en charge par un narrateur différent.
Chacune de ces voix (Léo, Harry, Mama Malkia) nous parle de la difficulté de vivre sa différence.
Chacune de ces voix nous livre sa vision de l'époque coloniale dans questionnement sans outrance mais sans compromis.