Rachid & Fethi

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Genre : Groupe de musique
Pays principal concerné : Rubrique : Musique
Algérie

Rachid et Fethi, est un duo de chanteurs et producteurs algériens, constitué de Rachid Baba Ahmed et son frère Fethi natifs de Tlemcen, qui comptent parmi les précurseurs de la musique moderne en Algérie et parmi les artistes les plus populaires des années 1970 et 1980.

Histoire

Rachid, de son vrai nom Rachid Baba Ahmed est né à Tlemcen le 20 aout 1946,  Fethi Baba Ahmed est son frère. Les deux frères ont toujours travaillé ensemble. Dans la famille, l'art est une tradition. Le père était musicien dans l'orchestre de Larbi Bensari. Il y jouait du rabâb.

En 1963 Rachid commence par s'essayer à la flûte avant de s'inscrire pour prendre des cours dans l'orchestre Gharnatia pendant quatre ans. Amoureux de son indépendance, il s'achète une guitare et avec Fethi, il jouait des airs de twist avec des paroles en arabe.

C'est à cette époque qu'ils fondent le groupe Les Vautours.
Ce qui donnera un disque produit en France Talaiï y'a guemra, dans le style des Frères Megri. En 1972, Rachid réalise avec Saïm EI-Hadj de la RTA d'Oran son premier clip.





Maison d'édition Rachid et Fethi

Avec son frère, Rachid monte la maison d'édition « Rachid et Fethi », la plus grande d'Afrique et lance de nombreux artistes de tout horizon dont les chebs : Anouar, son neveu, Khaled, Houari Benchenet, Sahraoui, Fadéla, Noujoum Saf et même des chanteurs kabyles dont le groupe Ifgourene.

Aussi à l'aise dans l'exécution de morceaux algériens, de partitions indiennes, producteur de clip, d'émissions de télévision de variétés, notamment Top Rai ou Wach Raikoum, auteur de nombreux textes de chansons.
Rachid, barbe à la Fidel Castro vêtu d'un treillis, coiffé d'une casquette, se déplaçait en jeep et l'originalité de son look enchantait ses fans.

Rachid meurt assassiné par balles, à Oran, le 15 février 1995, son frère Fethi ne se remettra jamais de sa disparition.

Discographie

www.discogs.com/fr/artist/3264622-Rachid-Fethi




Libération "Portrait" - Un pionnier du raï tué à Oran

Rachid Baba-Ahmed, un des plus importants producteurs algériens de musique, surtout de raï, a été assassiné mercredi à Oran, vers 22 heures .

Selon des témoins, il a été abattu après la rupture du jeûne du ramadan, au moment où il se rendait à la boutique de disques et de cassettes, qu'il tenait avec ses cousins dans le quartier du pont Saint-Charles à Oran. Un groupe de trois hommes l'attendait. L'un d'entre eux a tiré avec un fusil à canon scié. Grièvement blessé, Rachid Baba-Ahmed a été transporté à l'hôpital, où il est mort peu de temps après.

Après le chanteur Cheb Hasni, assassiné le 29 septembre 1994, Rachid Baba-Ahmed est la deuxième victime issue du milieu du raï, cette vague musicale algérienne née il y a une quinzaine d'années à Oran. Lorsqu'il venait à Paris, Rachid Baba-Ahmed descendait dans un hôtel du boulevard Magenta. C'est là qu'il nous avait fait part de son dernier projet: «Organiser une grande soirée de raï dans une salle parisienne, au cours de laquelle je restituerais à Johnny Hallyday une de ses guitares volées à Oran en 1965, et que j'ai réussi à retrouver.» Enfant de bijoutiers de Tlemcen, bastion de la savante musique arabo-andalouse, à 120 km à l'ouest d'Oran, Rachid Baba-Ahmed a très tôt fait partie des multiples musiciens qui ont éclos au lendemain de l'indépendance de l'Algérie, en 1962, en jouant du rock et en reprenant des tubes de twist.

A cette époque, il fonde avec trois camarades de lycée le groupe les Vautours, qui disparaîtra en 1969. Puis, avec son jeune frère Fethi, il se lance dans un duo «pop» mêlant rythmes modernes et variété algérienne, qui s'appellera tout simplement Rachid et Fethi. Au début des années 70, le duo se fait connaître par quelques tubes diffusés à la télévision algérienne.

Le succès pousse les deux frères à monter un studio d'enregistrement et un maison de production de disques dans leur ville natale, Tlemcen. C'est la naissance de leur label "Rallye", nom évoquant la passion des deux frères pour les courses automobiles, auxquelles ils participaient régulièrement en Algérie. Cependant, tout le monde continue à appeler la maison de production des frères Baba-Ahmed «Rachid et Fethi». C'est sous ce nom qu'ils se lancent dans la production de raï, Fethi s'occupant de la gestion du label, Rachid des choix artistiques.






«En 1976 racontait Rachid, un éditeur de cassettes d'Oran m'a envoyé à Tlemcen un très jeune chanteur de raï, c'était Sahraoui. A l'époque, le raï ne me disait absolument rien. J'ai fait ça en musique synthétique, je m'inspirais de Jean-Michel Jarre. C'était très neuf. Les gens n'avaient jamais entendu ça auparavant. Tous les éditeurs sont venus me voir à Tlemcen: Rachid mon frère, fais-moi ceci, fais-moi cela. La cassette les emballait (Libération du 4 janvier 1989).» Connaissant l'instabilité des chanteurs de raï à l'époque, Rachid enregistrait leur voix, puis passait des nuits à composer des mélodies pour les adapter à leur chant. «C'est un moyen de contourner la difficulté de cette musique habituellement improvisée où chebs et musiciens ne reprennent jamais une chanson deux fois de la même manière», expliquait-il. Avec cette méthode, Rachid Baba-Ahlmed réussira, en 1983, à composer le premier tube international de raï, N'sel fik, chanté par le couple Chaba Fadéla et Cheb Sahraoui. Ce qui suscitera l'intérêt de producteurs anglais, avec lesquels il sortira deux compilations appelées Raï Rebels (Virgin).

Ces dernières années, Rachid, qui comme d'autres avait été menacé par les islamistes, continuait à travailler. Il s'était lancé dans la rénovation d'une autre tradition musicale, le saf, chansons et musiques aussi mystiques que guerrières issues de l'est du Maroc et de l'ouest de l'Algérie. S'il n'a pas pu aller au bout de sa tâche, tout le monde a Oran se souviendra de ses musiques. Du rôle qu'il a joué dans le dévelopement du raï. Mais aussi de sa barbe bien fournie, de ses casquettes, et de ses treillis militaires qui lui donnaient une allure de guérillero échappé d'un maquis latino-américain. Sans parler de sa grosse BMW ou de sa Jeep, qu'il lançait à toute allure entre Tlemcen et Oran.

par Nidam Abdi et Bouziane DAOUDI, publié le 17 février 1995 à 1h03

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