Mariage

Wau Wau Collectif dévoile Mariage, son second album. Le collectif y développe les thèmes de leur premier essai, Yaral Sa Doom (Educate the Young), paru en 2021 et acclamé par la critique. Cette nouvelle collaboration, à distance, entre des musiciens du Sénégal et le suédois Karl Jonas Winqvist explore un spectre stylistique plus large. On y trouve des chansons d'enfants joyeuses à côté de solos de guitare et des rythmes hip-hop. Des notes de synthés s'élèvent par-dessus les balafons et les sons versatiles de la kora. Les voix du premier album sont de retour, avec des textes plus politiques.
 
Certains rythmes à la base de ce deuxième album ont été enregistrés lors du voyage de Winqvist au Sénégal en 2018. On retrouve donc le même noyau de musiciens, avec le maître de la flûte Ousmane Ba (sur « Necessaire » et Mariage Forcé », notamment), mais aussi le rappeur Babacar 'Babadi' Diol qui grogne sur les synthés de « Baye Kate » ou la voix d'Arouna Kane, imprégnée d'écho sur « Le Repair Spirituel » et sobre sur « Liguey Len ». Ce dernier est un de morceau les plus intime du disque, enregistré avec un si grand calme, qu'on peut y entendre des klaxons et les grillons chanter en arrière-plan.
 
Pour Mariage, chaque collaborateur a été encouragé à plonger dans ses racines musicales. Sur « Yay Balma » le solo de saxophone s'articule autour des riffs de la guitare xalam de Jango Diabaté. « Pitchi Goubidi » offre un contraste saisissant entre la kora jouée comme une harpe et les paroles graveleuses de Gilbert Badji. L'omnichord de Winqvist est au premier plan de « Yonou Natangue », une jam dans l'esprit du premier album, qui encourage l'éducation des jeunes pour faire face aux problèmes sociaux du Sénégal contemporain : « Peace is the better wealth / The way to wander. »
 
Les membres de Wau Wau Collectif souhaitent dédier Mariage à Ousmane Bah, malheureusement décédé juste après l'achèvement de l'album.