" Clap Ivoire " veut relancer le secteur en Afrique de "Clap Ivoire" veut relancer le secteur en Afrique de l'Ouest

Le cinéma et l'audiovisuel africains souffrent de maux
multiples : absence de formation, insuffisance de
productions, mauvaise distribution des films,
fermeture des salles de projection... Et pour corser
le tout, la relève est loin d'être assurée. À Abidjan,
un évènement dénommé " Clap Ivoire " veut s'attaquer à
ces maux.

Dans le milieu du cinéma africain, la relève n'est pas
toujours assurée. C'est pour résoudre cette équation
que le Centre National des Arts et de la Culture
(CNAC) d'Abidjan a imaginé un évènement intitulé "
Clap Ivoire ", à la fois festival et programme de
formation en cinéma et en audiovisuel. Il aura lieu
dans la capitale économique ivoirienne du 14 au 18
décembre 2004. Selon N'dri Yao Jean et Acho Weyer,
respectivement chef du service Production et
Coproduction et chef du service Production et
Diffusion au CNAC, l'objectif de la manifestation est
de " mettre au service des amateurs et débutants un
outil de formation afin de renforcer leurs
connaissances en matière de production ". Ces deux
responsables ivoiriens que nous avons rencontrés
récemment estiment qu'il est indispensable, en
Afrique, de promouvoir les métiers du cinéma et de
l'audiovisuel et l'intégration sous-régionale " pour
une meilleure compréhension mutuelle des peuples ".
Leur leitmotiv : mettre le septième art, la vidéo et
la télévision au service de la paix.
Durant le " Clap Ivoire " de décembre prochain, ils
vont déceler des talents cachés, développer l'esprit
de créativité, familiariser les débutants et amateurs
aux nouvelles techniques de l'audiovisuel, faire
connaître de nouvelles ouvres... Leur but est
également de convaincre des partenaires publics et
privés afin qu'ils s'investissent dans le financement
du secteur de l'audiovisuel qui peut générer des
emplois. Pendant trois ans, ce mini-festival était
strictement ivoirien, mais pour l'édition 2004 les
organisateurs ont décidé de l'élargir à des pays de
l'espace UEMOA (Union Économique et Monétaire Ouest
Africaine), du Conseil de l'Entente, ainsi qu'à des
fabricants et distributeurs de matériel
cinématographique et audiovisuel. Dans chaque pays,
sera organisé un concours destiné à sélectionner
l'ouvre d'un vidéaste qui sera invité à Abidjan. " Cet
élargissement répond aux soucis de la Côte d'Ivoire de
promouvoir l'intégration culturelle sous-régionale et
de mettre à la disposition des cinéastes en herbe un
espace d'expression et de formation ", expliquent
N'dri Yao Jean et Acho Weyer.
L'évènement se déroulera au Café-Théâtre de
Treichville (quartier d'Abidjan), un espace à ciel
ouvert de cinq cents places. Au programme, des
rencontres professionnelles, des projections de films
et des expos d'affiches et de matériel audiovisuel.
Quatre ateliers animés par des experts (scénaristes,
cinéastes, ingénieurs en informatique) vont permettre
aux participants d'acquérir des connaissances qui leur
seront nécessaires dans leur vie professionnelle. Les
thèmes retenus sont : le montage virtuel ;
l'infographie dans le montage virtuel ; la
scénarisation d'un film documentaire ; la
scénarisation d'un film de fiction. Les films en
compétition seront soumis à un jury et les lauréats
recevront un Grand prix dénommé Kodjo Eboucle et trois
autres prix qui récompenseront l'originalité, la
meilleure image et le meilleur son. En dehors des
films amateurs, des réalisations de cinéastes
africains de renommée seront projetées au Café-Théâtre
de Treichville. Ce concours de vidéos pour débutants
et amateurs est organisé sous l'égide du ministère
ivoirien de la Culture et de la Francophonie,
rappellent N'dri Yao Jean et Acho Weyer du CNAC.

MODOU MAMOUNE FAYE (LE SOLEIL, SENEGAL)