Présenté au festival de cinéma de Khouribga, le troisième long-métrage du réalisateur marocain Faouzi Ben Saïdi, "Mort à vendre", s'inscrit dans un contexte tragique. Celui d'une jeunesse désorientée et victime de l'indifférence générale.
À 26 ans, Malik n'a rien pour lui. Le jeune homme est au chômage. Après la mort de son père, sa mère s'est remariée avec son oncle paternel, ancien alcoolique reconverti dans les petits trafics, qui essaye tant bien que mal de subvenir aux besoins de sa famille en faisant marcher une boulangerie. Sa sœur a une liaison avec un homme marié. Malik lui-même est fou amoureux. De Dounia, une prostituée de luxe qui officie dans un bar huppé de Tétouan.
Heureusement pour Malik, il lui reste ses deux meilleurs amis. Allal, 30 ans, vient juste de sortir de prison et survit grâce à des vols à l'arrachée. Petit dealer, il essaye de devenir un grand ponte du trafic de drogue. Soufiane, 18 ans, est un orphelin livré à lui-même, qui a arrêté d'aller en cours. Les trois amis ont pour projet de dévaliser une bijouterie. Malik se retrouve alors face à un dilemme.
Le film pêche un peu par sa longueur. Mais il surprend par son audace. Il a ainsi été interdit en salle aux moins de 16 ans en raison de quelques scènes crues, dont l'objectif est peut-être de pousser encore un peu plus loin les lignes rouges de la censure. Film policier, "Mort à vendre" est aussi un tableau saisissant de réalisme, violent, qui, à travers le parcours d'une jeunesse marginalisée, pointe du doigt certaines problématiques auxquelles doit faire face la société marocaine. Mais pour le réalisateur, son film "ne parle pas seulement du Maroc. Le monde d'aujourd'hui est comme ça. L'indifférence ça parle aussi aux gens, en Tchécoslovaquie, en Belgique, partout."