"Une génération sans sida en moins d'une génération"

Une nouvelle initiative d'onusida proposée par l'unesco à Livingstone, Zambie
  •  Une génération sans sida en moins d'une génération
Contact Communiqué de presse nº 2004 – 19 de l'Unesco
Pays principal concerné : Rubrique : Histoire/société
Mois de Sortie : Mars 2004
Publié le : 24/03/2004
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Livingstone (Zambie), 5 mars – Une nouvelle initiative d'éducation de prévention contre le VIH/sida a été proposée hier par le Directeur général de l'UNESCO, Koïchiro Matsuura, à la 23e réunion du Comité des organisations cosponsors (CCO) d'ONUSIDA, le programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida, présidé cette année par l'UNESCO. Approuvée à l'unanimité par les neuf agences de l'ONU coparrainantes d'ONUSIDA*, cette initiative est intitulée "An AIDS-free Generation in less than a Generation". [Une génération sans sida, en moins d'une génération]
Rassemblés pour la première fois dans un pays africain, à Livingstone (Zambie), les cosponsors d'ONUSIDA ont également tenu une réunion sur le thème "Renforcer l'action contre le VIH/sida" avec 17 ministres de l'Education, de la Santé et des Finances de six pays d'Afrique australe : Botswana, Lesotho, Namibie, Swaziland, Zambie et Zimbabwe.
"Notre réunion a été conçue pour stimuler trois types d'interactions : interaction entre les chefs des agences de l'ONU, interaction entre eux et les ministres invités, interaction entre les ministres de façon à ce que Santé, Education et Finances puissent entamer un dialogue productif", a expliqué le Directeur général, avant de poursuivre : "En dernière instance, notre objectif est de trouver de meilleures façons de travailler ensemble".
Près de 90 personnes ont participé à cette réunion de haut niveau entre ministres et chefs d'agences, dont le mot d'ordre était "vision commune et action conjointe". Elle a été inaugurée par Levy Patrick Mwanawasa, Président de la République de Zambie, qui a attiré l'attention sur la gravité de la situation dans le monde et en particulier en Afrique australe, "région où 70% de la population vivent en dessous du seuil de pauvreté". Il a précisé que "40% des enseignants sont infectés par le VIH, en Zambie", en ajoutant que son pays compte "1 million d'orphelins du sida".
En se penchant sur la question de l'éducation de prévention, Koïchiro Matsuura a souligné : "Il est impossible de stopper l'épidémie si les inégalités entre les sexes persistent, si la majorité des jeunes reste sans éducation, si la pauvreté perdure et si la discrimination envers les personnes infectées et touchées par la maladie n'est pas bannie. L'éducation est un domaine où ces problèmes se manifestent mais c'est aussi un domaine où nous pouvons attaquer ces problèmes".
Le cas du Cameroun est particulièrement révélateur à cet égard. Selon une enquête de 1999, menée par l'Institut international de planification de l'éducation de l'UNESCO (IIPE)**, seulement 9% des garçons qui n'ont jamais fréquenté l'école savent qu'une personne qui donne l'impression d'être en bonne santé peut être porteuse du VIH. Ce pourcentage monte à 48 parmi les garçons qui ont dû abandonner l'école et à 68 en milieu scolaire. Dans le cas des filles, les pourcentages respectifs sont de 17, 55 et 74.
Selon l'IIPE, "les enfants courent un risque sans précédent. Des millions sont déjà infectés - dans certains pays, plus du tiers des enfants de 15 ans décéderont dans les années à venir de maladies liées au sida. D'autres millions deviendront orphelins de père, de mère ou de père et de mère – plus de 30 millions en moins de dix ans. De nombreux jeunes vont grandir déshérités, désocialisés et déconnectés".
Intitulé "An AIDS-free Generation in less than a Generation", la nouvelle initiative mondiale renforcée visant à répandre l'éducation de prévention contre le VIH/Sida doit compléter les initiatives existantes dans le cadre d'ONUSIDA, en particulier l'initiative "3 pour 5", lancée en 2003 par l'OMS et ONUSIDA afin de donner accès aux traitements antirétroviraux à trois millions de personnes dans les pays en développement pour la fin 2005.
S'inscrivant dans le cadre des objectifs du Millénaire*** et de UNGASS****, ce nouveau projet conjoint "va consister en un effort concerté en vue d'aider les pays à développer d'urgence et sur une grande échelle une réponse en matière d'éducation de prévention", a déclaré Koïchiro Matsuura. "Cela inclura le développement de programmes, des modules de formation de maîtres, des actions sur les lieux de travail par les institutions éducatives, des mécanismes de financement améliorés, des opportunités renouvelées d'éducation non-formelle, des écoles sûres dans des environnements sûrs, davantage de contact entre communautés et écoles et une augmentation des capacités au niveau national". Un kit pédagogique, universel mais facilement adaptable aux besoins des différents pays, cultures et milieux sociaux, devrait être prochainement élaboré et testé dans quelques pays qui sont les plus grandes victimes du VIH/sida, notamment en Afrique sub-saharienne.
La Réunion de haut niveau en Afrique australe, la région du monde la plus touchée par la pandémie du sida, a permis aux chefs d'agences de visiter, entre le 3 et le 5 mars, plusieurs institutions qui travaillent dans le domaine du VIH/sida : le centre SEPO (conseils, dépistages, formation), Linda Community School, Maramba Clinic, Saint Francis Home-based Care et l'hôpital de Livingstone.
Cristina Owen-Jones, Ambassadrice de bonne volonté de l'UNESCO, qui a décidé de se consacrer à la lutte contre le sida par le biais de l'éducation, a également assisté aux travaux de la réunion. Après avoir visité l'Afrique du Sud, elle s'est rendue en Zambie pour prendre contact avec la réalité sur le terrain. "Je suis 'en formation'", a-t-elle dit, avant d'ajouter : "Ce qui m'a frappée le plus chez les personnes infectées ou malades que j'ai rencontré dans les cliniques à Livingstone, c'est qu'elles n'ont pas perdu l'espoir. Elles sont acceptées, soutenues, accompagnées". De Zambie, Cristina Owen-Jones se rendra au Mozambique.
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* Cinq chefs d'agences des Nations Unies ont participé à la réunion : Koïchiro Matsuura, Directeur général de l'UNESCO, Carole Bellamy, Directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), James Morris, Directeur exécutif du Programme alimentaire mondial (PAM), Mark Malloch Brown, Administrateur du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), Antonio Maria Costa, Directeur exécutif du Programme des Nations Unies pour le contrôle international des drogues (PNUCID).
Le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) a été représenté par Kunio Waki, Directeur exécutif adjoint ; l'Organisation internationale du travail (OIT), par Assane Diop, Directeur exécutif du secteur de la protection sociale, l'Organisation mondiale de la santé (OMS), par Joy Phumaphi, Sous-Directrice générale, et la Banque mondiale, par Jean-Louis Sarbib, Vice-Président Senior pour le développement humain.
** http://www.unesco.org/iiep/fre/focus/hiv/hiv_1.htm
*** http://www.un.org/french/milleniumgoals/
**** La session spéciale de l'Assemblée générale des Nations Unies sur le VIH/sida (UNGASS), qui s'est tenue en juillet 2001, a abouti à une déclaration d'engagement qui met l'accent sur le rôle de l'éducation de prévention. Parmi les objectifs : "Réduire d'ici 2005 de 25 % les taux de prévalence du VIH parmi les jeunes – hommes et femmes - âgés de 15 à 24 ans dans les pays les plus touchés".

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