Tombouctou, à l'heure des choix

Tombouctou : 1er juillet 2012/11 Sha`baan 1433 : Lamentablement, l'opération de destruction du groupe d'occupation militaire Ansar Eddine, mené par Iyad ag Ghali, est en train de porter ses fruits.
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© Tombouctou, monument commémorant la cérémonie de "La Flamme de la Paix" - Wikimedia commons
Genre : Faits de société
Pays principal concerné : Rubrique : Histoire/société
Mois de Sortie : Mars 2012
Publié le : 03/07/2012
Source : Internet
http://www.editafrica.com/tombouctou-a-lheure-des-choix/

Les évènements, relativement figés depuis la prise de la ville par différents groupes militarisés (le 1er avril 2012), se sont désormais emballés, et l'occupant a gagné une audience planétaire. Une audience dont l'enjeu pourrait aussi bien être celui du savoir.

Quel est le point commun entre le bassin minier du Nord-Pas de Calais, la ville de Grand Bassam en Côte d'Ivoire, l'église de la Nativité et la route de pèlerinage de Bethléem et Tombouctou ?

Cette semaine, à Saint-Pétersbourg, les deux premiers sites ont été inscrits au patrimoine mondial de l'Unesco (29 et 30 juin 2012), alors que les seconds ont été inscrits sur la liste du patrimoine mondial en péril (Tombouctou le 28 juin 2012 et la Nativité le 29 juin 2012), par le Comité du patrimoine mondial.

Reconnaissance historique pour le Nord-Pas de Calais, impératif de la sauvegarde d'un patrimoine en progressive érosion pour Grand Bassam (faute de moyens pour sa restauration) et la Nativité (en raison des dégradations liées à des fuites d'eau, inscription qui a d'ailleurs suscité les protestations d'Israël)... et urgence de la protection pour Tombouctou (à l'instar du patrimoine du nord-Mali), occupée par des groupes armés depuis plus de trois mois. Autant de motifs qui justifient l'action très symbolique de l'organisation internationale.

Jeudi (28 juin 2012), l'Unesco communiquait l'inscription de Tombouctou et du tombeau des Askia (ville de Gao) sur la liste du patrimoine en danger. Une inscription qui faisait alors suite à de nombreux appels et réactions (voir notre bibliographie en fin d'article)...

Cependant, mercredi (27 juin 2012), des combats avaient lieu dans la cité, mettant aux prises les groupes armés islamistes (au nom desquels le mouvement Ansar Eddine, mené par Iyad ag Ghali) au Mouvement National pour la Libération de l'Azawad (MNLA), tenu par la rébellion touareg et mené par Mohamed Ag Najim. Des forces qui cohabitaient et administraient militairement la ville depuis le mois d'avril. À l'issue de ce conflit, le MNLA a été forcé de battre en retraite et de quitter l'enceinte de la ville, assurant qu'il ne s'agissait que d'un repli stratégique (nous renvoyons à l'article publié sur le portail de TV5 Monde et à l'analyse de Pierre Boilley et Mathieu Guidère).

 
Kalachnikovs en bandoulière et patrimoine en péril
Nouveau maître de la ville, le groupe Ansar Eddine entamait à l'aube de samedi (30 juin 2012) une "campagne" de destruction du patrimoine de Tombouctou, des destruction qui se sont prolongées jusqu'en début d'après midi.

"Ils ont déjà complètement détruit le mausolée de Sidi Mahmoud (Ben Amar) et deux autres (Sidi el Moktar et Alfa Moya). Ils disent qu'ils vont continuer toute la journée et détruire les 13 autres", déclarait en début d'après midi le journaliste malien Yeya Tandina, joint au téléphone par l'agence Reuters.

Abdoulaye Boulahi, résidant à Tombouctou (cité par le quotidien Le Point), apporte également quelques détails : "Une trentaine d'entre eux démolissent tout avec des pioches et des houes. Ils ont leurs Kalachnikovs en bandoulière. C'est un spectacle très choquant pour la population de Tombouctou".

"Il semble qu'il s'agisse d'une réaction directe à la décision de l'Unesco", indiquait le député Sandy Haidara à l'agence Reuters.

Joint à nouveau par Reuters en fin de journée, Yeya Tandina affirmait que l'attaque menée par les combattants d'Ansar Eddine avait pris fin.

Hélas, dimanche matin, les hommes d'Ansar Eddine se sont attaqués "à coups de houes et burins aux quatre mausolées, dont celui de Cheikh el-Kébir, situés dans l'enceinte du cimetière de Djingareyber (sud)", rapporte Jeune Afrique.

[...]

par Raphaël Thierry (dernière mise à jour dimanche 1er juillet)

Lire l'intégralité de l'article sur le Blog EditAfrica(en lien).

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