Aïcha Macky (Catalaya)

  • Aïcha Macky (Catalaya)
© DR
Réalisateur/trice, Scénariste
(Femme)
Pays principal concerné : Rubrique : Cinéma/tv

Réalisatrice, scénariste et productrice nigérienne.

Parfois créditée sous le nom de
Kidy Aïcha MACKY


Titulaire d'une maîtrise en sociologie et passionnée par l'image, Aïcha MACKY côtoie le Forum Africain du Film Documentaire (FAFD) de Niamey dans le but de devenir documentariste.
Elle débute sa carrière de cinéaste avec son premier court métrage Moi et ma maigreur (13 mn, 2011), qui questionne la perception du corps "maigre" et le lien que fait la société avec les maladies telles que le sida.
Elle obtient un Master I en Audiovisuel et Documentaire de création puis un Master II en Réalisation Documentaire de Création à l'Université Gaston Berger de Saint-Louis du Sénégal en 2013, avec son film Savoir faire le lit qui interroge les tabous et les non dits autour de la question de l'éducation sexuelle entre mère/fille au Niger (Forum africain du Film documentaire de Niamey, Festival Cinémas d'Afrique d'Angers, Festival du film d'Amiens, Festival de Lausanne, Festival de Films de Femmes de Dakar...).
Elle poursuit sa formation par des stages successivement au sein de Contrechamps et de Maggia Images, en travaillant comme assistante sur de nombreux films de fiction et de documentaire parmi lesquels Une journée avec Alhousseini d'Idi Nouhou.
L'Arbre sans fruit (2016) est son premier long-métrage documentaire, il explore la thématique taboue de l'infertilité au Niger. Le film a eu le Prix du Meilleur documentaire aux 12èmes African Movie Academy Awards (AMAA 2016), Nigeria.
Zinder (2021) est son second long métrage documentaire ; son projet était La voix de l'eau (Voice of the water) sur les problèmes politiques autour de l'eau à Zinder, sa ville natale.
En 2017, Aïcha Macky crée Tabous Production (Niamey), sa société de production.

Autoprésentation publiée sur Facebook (août 2021) :

Je suis née et j'ai grandi à Zinder, tout comme mon père (92 ans).
Mon enfance était partagée entre l'école moderne et l'école coraniques.
En semaine, je fréquentais l'école moderne et, les week-ends, les mercredis soirs, pendant les congés et les grandes vacances scolaires, je partais à l'école coranique pour apprendre les valeurs religieuses. Ma vie était partagée entre ces deux espaces et la cour familiale.
Venant d'une fratrie de neuf enfants de trois mères différentes, après le décès de ma mère biologique (j'avais 5 ans), j'ai été élevée par la première épouse de mon père.
Couturière et passionnée de commerce divers, elle m'a appris à être indépendante très tôt en m'initiant au commerce et au travail manuel.
Pendants les vacances scolaires, les vendredis et les jeudis, jours fériés à l'école coranique, il m'arrivait de faire le porte à porte pour vendre de l'encens et des draps de lits, des linges pour les bébés.
Cela me permettait d'avoir de l'argent de poche et de quoi m'acheter des bricoles, plus tard des serviettes hygiéniques quand je suis devenue femme comme on le dit.
Toutes ces occupations ne m'ont jamais empêchée de consacrer du temps à mes études et à aider aussi maman dans les tâches ménagères.
De mes quatre parents (mes trois mamans et mon père), aucun n'a été à "l'école des blancs".
Conscient de l'utilité de cette dernière, mon père tenait à ce que tous ses enfants soient inscrits.
Il aimait nous raconter une anecdote : un matin, alors qu'il était jeune talibé en apprentissage du coran dans une école medersa au Nigeria, une troupe de colons français passait. Il avait "osé' leur dire "bonjour". Grâce à ce bonjour prononcé, ils ont eu droit à des boîtes de sardines et d'autres cadeaux. Ces colons voulaient discuter avec lui, malheureusement, en dehors du bonjour, il ne connaissait pas autre chose.Ce qui me poussait à m'engager davantage dans les études et à avoir des bonnes notes en classe.
Maman n'était pas en reste. Elle m'aidait à mémoriser mes leçons.
On faisait cela pendant des années jusqu'au jour où, j'ai remarqué que le croquis du cœur sur mon cahier était renversé. Le cahier était à l'envers. Quand je lui ai fait remarquer cela, elle m'a fait asseoir et m'a expliqué qu'elle n'a jamais été à l'école. Que cette stratégie devrait rester notre secret à nous deux.
Qu'est-ce que faisait maman ? Quand j'apprenais mes leçons, elle prêtait juste attention à la façon dont je prononçais les mots avec aisance ou non. Dès que j'hésitais, elle me renvoyait le cahier avec une certaine colère pour me dire d'aller réapprendre.
Ça marchait parfaitement avec le suivi, même si maman ne comprenait rien. Sa simple présence et son amour pour mes études ont fait de moi ce que je suis aujourd'hui.
J'ai grandi avec l'amour des études et la flamme de réussir. C'était la seule alternative pour moi de me hisser à un rang social plus élevé puisque toute descendante d'une famille des leaders religieux (mon grand-père, Alkali Malam Kidy était un des 2 chefs religieux agrégés de la région de Zinder), cela ne suffisait pas. Il fallait aller à l'école moderne qui devenait indispensable pour l'ascension sociale.
J'ai fréquenté l'école, du primaire jusqu'à l'obtention du baccalauréat à Zinder, dans des écoles publiques. Ensuite j'ai poursuivi mes études supérieures à l'Université Abdou Moumouni de Niamey, où j'ai obtenu une maitrise en sociologie option rurale plus précisément sur les questions de conflit foncier et immigration.
Je suis également titulaire d'un master I en audiovisuel et réalisation obtenu à l'Institut de Formation en Technique de l'Information et de la Communication(IFTIC) de Niamey, et d'un master II Réalisation Documentaire de Création obtenu à l'université Gaston Berger du Sénégal.
Mon rêve de devenir cinéaste, est né de mon expérience de terrain. Sociologue, je faisais des enquêtes avec des cabinets et autres organismes privés. J'ai participé à des recherches sur des thématiques taboues.
Vu que la majorité de la population du Niger est analphabète, ça m'a fait réfléchir quant à la destination des ouvrages qui sont pour la plupart en français. J'ai saisi l'occasion d'intégrer le Forum Africain de Film Documentaire de son excellence Inoussa Ousseini SOUNTALMA, l'ambassadeur du Niger auprès de l'UNESCO. J'étais dans une promotion de 10 filles qui précédait à la promotion de 10 garçons. C'était mon premier contact avec le cinéma, et j'ai fini par tomber amoureuse de ce fabuleux art qui me permet de m'exprimer autrement.
De mon début en 2011 à l'IFTIC avec mon film d'école "Moi et ma maigreur", à aujourd'hui, j'ai une dizaine de films à mon actif.
Parmi mes films, un se démarque avec un succès retentissant : "l'arbre sans fruit".
L'arbre sans fruit est un film qui met à nu un certain nombre de comportements et de cultures néfastes que nous avons dans notre société.
Pour moi, il était temps de converger vers un genre de cinéma qui instruit, inquiète pour qu'enfin s'amorce un changement de mentalité.
C'est pourquoi la "ligne éditoriale" de ma boîte de production dénommée Tabou Production s'intéresse à tout ce qui est non-dit dans notre société.
Mon parcours m'a valu la promotion de chevalier des Arts et des lettres de la République Française puis Chevalier des Palmes académiques du Niger, distinctions reçue lors du 60ème anniversaire de la proclamation de la République du Niger.
Mon parcours m'a aussi valu la participation à des prestigieux programmes comme le PIPA (Programme d'invitation des personnalités d'avenir) du Quai d'Orsay et le YALI (Young African Leaders Initiative) initié par Barack OBAMA que j'ai eu la chance de saluer main en main lors du sommet du Mandela Washington Fellowship en 2016 à Washington.
Actuellement, je chemine aux côtés des 24 autres Africains dans un programme de l'AFD dénommé Sahelien.ne.s 2040 dans lequel nous réfléchissons au futur souhaitable du sahel à l'horizon 2040.

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