Paul Vigné d'Octon

  • Paul  Vigné d'Octon
Ecrivain/ne, Militant/e, Chercheur/se
(Homme)
Pays principal concerné : Rubrique : Littérature / édition, Histoire/société, Interculturel/migrations

Paul Vigné d'Octon, nom de plume de Paul Vigné, né le 7 septembre 1859 à Montpellier, mort le 20 novembre 1943 à Octon (34), est un homme politique, naturiste et écrivain français.


Paul-Étienne Vigné naît rue de la Blanquerie, actuelle rue de l'Université, à Montpellier, d'un père boulanger, né à Octon, libre penseur et athée, ami de Jules Guesde4, et d'une mère catholique très pratiquante. Après un bref passage au Petit séminaire et la mort de son père, il fréquente le lycée et obtient son baccalauréat en 18765. Il est admis en 1880 au concours d'entrée à l'École navale de Toulon, où il passe un an, puis est admis au concours de l'internat à la Faculté de médecine de Montpellier. Il est détaché à l'hôpital d'Aix-en-Provence, puis promu médecin de la marine, il part en Guadeloupe. De retour à Montpellier, il passe sa thèse de médecine en 1884. Il est alors promu médecin de deuxième classe et est envoyé au Sénégal puis en Guinée6.

En 1886, il sollicite un congé sans solde de trois ans et devient médecin de la Compagnie du chemin de fer de Dakar à Saint-Louis.

En 1888, en France, il épouse Madeleine Vigné, qu'il connaissait depuis longtemps mais dont les parents l'avaient refusé et qui était devenue veuve d'un premier mari.

Il se lance en politique et affronte Paul Leroy-Beaulieu aux élections du canton de Lunas pour le conseil général de l'Hérault de 1889. Il est battu9. Aux élections législatives de 1893, il est élu député de Lodève (34700). Il retrouve à l'Assemblée nationale Jules Guesde, élu à Roubaix. Il est élu en 1895 conseiller général du canton de Lunas10, puis maire d'Octon l'année suivante, battu aux municipales de 1905 et aux législatives de 1906.
Les Archives départementales ont présenté au printemps 2018 des archives ayant appartenu à Paul Vigné d'Octon retraçant ses engagements politiques et ses prises de positions autour du colonialisme.

De 1907 à 1909, il effectue des missions d'inspection pour le ministère de l'Instruction publique. Elles alimenteront son ouvrage La Sueur du burnous dans lequel il dénonce notamment l'accaparement des terres indigènes en Tunisie par des personnalités françaises. Publié en 1911, l'ouvrage s'inscrit dans son combat anticolonialiste qui l'amène à dénoncer à la même période la conquête de la Tripolitaine ottomane par l'Italie au moyen de photographies réalisées par le reporter de guerre Gaston Chérau. Henri Brunchwig, un des plus grands historiens de l'Afrique noire selon Léopold Sédar Senghor constate que Vigné d'Octon ne remet pas en cause le colonialisme et se contente d'en dénoncer les excès14. Vigné d'Octon écrit notamment : « Depuis trop longtemps on fait au Sénégal ce que j'appellerai volontiers de la "colonelisation". Il serait à ce moment opportun d'y faire une peu de colonisation véritable ». Son racisme revendiqué quand il mentionne « l'âme simpliste des races nigritiennes » l'éloigne aussi de l'anticolonialisme.

Vigné d'Octon mène de pair son activité politique et celle d'écrivain, il publie plus d'une trentaine de romans. Les premiers sont exotiques, en lien avec ses voyages en Afrique. Il se consacre ensuite à des romans naturalistes ancrés dans la paysannerie du Languedoc. Les amours de Nine paru en 1893 est un de ses gros succès, apprécié de José Maria de Heredia, il est adapté en pièce de théâtre en 1929 par Emile Barthe, une version cinématographique est envisagée sans voir le jour. Le roman d'un timide paru en 1892 obtient le prix du roman de l'Académie Française en 189318.

Il consacre le dernier tiers de sa vie au naturisme. Influencé par les engagements d'Élisée Reclus, il allie sa pratique à un investissement militant. Doyen des médecins naturistes, il publie des articles dans les revues Le Naturisme, La Revue Naturiste et La Joie de Vivre. Il écrit la Bible du Naturiste en trois volumes, elle ne sera pas publiée mais en partie diffusée dans les colonnes du Petit Méridional entre 1931 et 1933. Il transforme sa résidence (dite le « château » d'Octon) en centre naturiste et station uvale ((la « Maison du Soleil »),

Il se remarie en 1939 (Madeleine était décédée en 1936) avec Hélia Clément-Béridon. Il meurt en 1943 et est enterré au cimetière d'Octon.

Ouvrages

Les rivières du sud de la Sénégambie : le Rio-Nunez, 1889
Chair noire, A. Lemerre, 1889
Au pays des fétiches, A. Lemerre, 1890
Visions sahariennes, F. Juven, 1890 et 1909
L'Éternelle Blessée, A. Lemerre, 1891
Le Roman d'un timide, A. Lemerre, 1892, prix de Jouy de l'Académie française 1893
Terre de mort : Soudan & Dahomey, Lemerre, 1892
Fauves amours, A. Lemerre, 1892
Les Angoisses du docteur Combalas. Tiennet l'innocent, A. Lemerre, 1893
Les Amours de Nine, A. Lemerre, 1893
En buissonnant, A. Lemerre, 1894
Petite amie, A. Lemerre, 1895
Le Vœu de Juliette, A. Quantin, 1899
Le Pont d'amour, A. Lemerre, 1900
La Gloire du sabre, Flammarion, 1900
 Le Pèlerin du soleil, Grasset, 1910
Les Crimes coloniaux de la Troisième République. La sueur du burnous, Éditions de la Guerre sociale, 1911
La Vie et l'Amour : les doctrines freudiennes et la psychanalyse. Enquête dirigée par P. Vigné d'Octon, Éditions de L'Idée libre, 1934.

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