1958, guerre d'Algérie… Un père, une mère et quatre enfants. D'abord là-bas dans
une ville des Aurès… puis en France, sur la côte atlantique. Le père est arabe, et fonctionnaire colonial, la mère italienne : donc en Algérie des "à moitié", des "demis", ni Français, ni Arabes, ni Pieds-Noirs ; en France des exilés qui ne trouveront pas leur place et ne sauront pas "vivre comme les autres".
C'est la seule œuvre autobiographique de Jeanne Benameur. Une occasion pour la Compagnie La Poursuite de continuer à explorer le théâtre-récit, et les voix innombrables et diverses des diasporas venues d'Afrique.
Des voix… et des silences, car toute la famille, nouée, se tait. Et voici que la cadette rompt le mutisme. Elle raconte. Une parole pour apprendre à exister. Des mots pour se confronter aux mensonges : ceux de tous les adultes qu'elle côtoie…ses propres mensonges aussi parfois…. Son récit, parce qu'il est en un sens privé de racine et d' appartenance, éclaire la guerre, la colonisation et l'exil d'une lumière singulière.