Antananarivo est bien loin des banlieues occidentales, pourtant, au coeur de la capitale malgache, les danseurs et chorégraphes de la troupe Up the rap ont su trouver dans les codes et les gestes du hip-hop le moyen de s'exprimer et de dire "ce qui leur appartient".
Sur les techniques de cette danse originellement issue des ghettos noirs new-yorkais, ils intègrent une gestuelle revisitée par la culture malgache et offrent un travail original, alliant performances athlétiques et délicatesse, "énergie, lenteur et fluidité" selon les maîtres mots revendiqués par les chorégraphes et danseurs.
Sans renier bekos (chants traditionnels) et valiha (cithare), ils mixent musique contemporaine de l'île, modern jazz, frappes des pieds et des mains, percussions, mouvements lents et rythmes hip-hop.
Un hip-hop dont ils ont délaissé les attributs vestimentaires habituels, la surenchère et l'esprit de compétition pour n'en garder que le dynamisme, l'implication sociale et la connivence du groupe.
Un greffon malgache sur une expression elle-même fondamentalement métisse, un parfum de capoeira brésilienne, une poésie du quotidien et de la rue, une empreinte "suave et alanguie", un humour distant, une authenticité de la confluence. L'occasion de voir danser la "grande île".