Cinéma du Réel 2008

30e édition
Cinéma du Réel 2008
Genre : Festival | Paris

Du vendredi 07 au mardi 18 mars 2008

Horaires : 00:00
Pays principal concerné : Rubrique : Cinéma/tv

PRÉSENTATION

Something is happening here…
chantait Dylan en 1965. De cette intuition que la ballade laissait en suspens, il semblerait que les cinéastes du monde entier partagent quelques "pourquoi ?" et plus encore de "comment ?"…
Se sont-ils donné le mot pour partir, si nombreux, sur d'improbables routes, à la rencontre de ces voyageurs qui sont le douloureux "sens contraire" de nos tourismes ?

S'il se passe quelque chose, c'est bien en tout cas ce très global déplacement, cette dilution des lieux et des places sous les coups de l'économie, cet effritement des cultures et des langages, ces ruptures d'avec l'Histoire. Du Mexique à la Moldavie, de la France au Sénégal, de l'Inde à la Russie, ils partent. Et le cinéma documentaire veut raconter ces espoirs et ces déchirements, ces mémoires et ces gestes devenus fragiles, trouver les traces, entendre les mots, rendre visibles les mécanismes et les devenirs. Si les films se posent et cessent de marcher, c'est pour mieux nouer le passé à aujourd'hui, pour savoir ce qui vient de loin et lui donner un présent. Au contraire des programmes-conférences et des dossiers-leçons, au contraire du sampling généralisé des voix, des visages et des lieux où tout "réel" se perd, noyé dans les musiques au mètre de la très télévisuelle horreur du vide, les documentaristes provisoirement assemblés dans cette édition choisissent l'instabilité, l'incertitude, la recherche, ou même la perte et le silence. Cinéma du déplacement, anti-travelogue, qui donne au spectateur, avec générosité, l'expérience du temps, et le laisse avec la liberté de chercher seul la fin des histoires interrompues.

Histoires interrompues ou dissimulées : certains des plus passionnants cinéastes d'Asie du Sud est ne cessent d'en faire la matière de leurs récits et de leurs recherches. Le grand Lav Diaz, curieusement ignoré des Français, alors que les cinéphiles allemands, italiens, néerlandais et suisses (pour ne parler que de l'Europe) ont pu l'approcher et le suivre, déploie avec douceur et colère, patience et violence, les romans et les poèmes d'un peuple, le sien, celui des Philippines. Qu'on ne l'enferme pas dans l'exotisme de son lointain pays : ce dont il parle, avec son sens unique du cadre et de la durée, de l'inscription documentaire dans la fiction, du document et de l'entretien, c'est du divin désir de vivre, et du chagrin de l'Histoire. Ce chagrin qu'évoque le sous-titre d'un des films de son compatriote Raya Martin, étonnant jeune talent, chercheur obstiné d'une Histoire sans traces. L'enfant terrible (au sens où ses films sont interdits dans son pays) du cinéma de Malaisie Amir Muhammad comme l'Indonésien Garin Nugroho, dont le cinéma n'oublie jamais le raffinement énergique du théâtre javanais, s'attachent à rendre à leurs spectateurs, par les moyens de la culture qu'ils partagent avec eux, faite de poésie épique et de karaoké, de caricature, de clips, d'enquête et de chansons, l'Histoire et les histoires dont de bien peu démocratiques régimes les privent.

Quand Dylan chantait la ballade de "l'homme mince", Shirley Clarke filmait, dans l'Amérique des années 60, des Noirs et des "marginaux". Elle influençait sans doute le jeune Jim McBride, prêt à inventer un cinéma qui ressemblerait à ses découvertes et à son désir de réinventer la vie. Quand la révolte contre la guerre (au Vietnam) et les discriminations se fit plus aigue, les caméras 16 mm se mirent en mouvement, pour documenter, informer, faire circuler, raconter partout, et aussi pour moquer, dénoncer et ébranler un régime trop certain de sa stabilité, trop sûr de n'avoir pas à "bouger". Elles étaient là aussi pour interroger le mouvement, exposer ses doutes, dire le retour ou la persistance des drames et des rébellions. Il était tentant de redonner au public français les films qui avaient, pour beaucoup, disparu de la distribution, ou qui n'en avaient jamais obtenu.
On ne saurait enfin parler de ce qui "se passe" sans voir ou revoir les films que des détenus réalisent, grâce à des ateliers animés par des cinéastes, dans certaines prisons de France : écho discret mais indispensable de ce que le cinéma et le cinéma documentaire peuvent pour combattre les clichés touristiques, silence et noir de l'absence d'images.

C'est ainsi que se propose le 30e festival Cinéma du réel : comme une invite aux spectateurs à composer leurs itinéraires dans un paysage où la découverte et la mémoire ne sont jamais dissociés.
En hommage à celles et ceux qui ont créé la manifestation et l'ont fait durer.

Something is happening here but you don't know what it is. Do you, Mr Jones?
Marie-Pierre Duhamel-Muller
Directrice artistique


ORGANISATION
Directrice artistique : Marie-Pierre Duhamel-Muller
Secrétaire générale : Elisabetta Pomiato
Cinéma du réel, Bibliothèque publique d'information
25 rue du Renard, 75197 Paris cedex 04
Tél : +33 (0)1 44 78 45 16

SERVICE PRESSE
Vanessa Jerrom
Vanessa Fröchen, Claire Vorger
Tél : +33 1 42 97 42 47
vanessajerrom@wanadoo.fr

Renseignements / Lieu


Vanessa Jerrom, Vanessa Fröchen, Claire Vorger



( 2008-03-07 00:00:00 > 2008-03-18 00:00:00 )
rue Beaubourg
Paris ( 75004 )
France




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