Que Staff Benda Bilili ne ressemble à rien de connu, c'est peu dire. Imaginez un orchestre de paraplégiques qui vivent dans la rue, imaginez que leur salle de répétition soit le jardin zoologique de Kinshasa (République Démocratique du Congo). Écoutez la puissance, la délicatesse, la stupéfiante beauté de leur musique. Sentez la pulsion de la rumba kinoise éternelle. Vibrez avec ces voix qui rassemblent des éclats de toute la diaspora : les crooners de la Havane, les toasters de Kingston, the Godfather of Soul himself…

Le coeur du groupe est constitué de quatre chanteurs - guitaristes d'âge mûr, juchés sur des tricycles spectaculairement améliorés, se glissant parfois sur le sol pour danser. Derrière eux, une section rythmique juvénile et entièrement acoustique. Pour agrémenter le tout, les interventions d'un jeune prodige de dix-sept ans qui exécute des solos ébouriffants sur un luth électrique à une corde qu'il s'est construit à partir d'une boîte à conserve.
Pour notre plus grand bonheur, le chemin des Staff Benda Bilili a croisé celui de Vincent Kenis, le producteur de Konono nº1, Kasaï Allstars et Congotronics, qui a enregistré leur premier album Trop Trop Fort. Et le long-métrage Benda Bilili !, réalisé durant cinq ans par Renaud Barret et Florent de la Tullaye, a triomphé au Festival de Cannes 2010 et popularisé une singulière histoire qui prend des allures de conte de fées.

"Mieux qu'un kit de survie : une pilule de vie. Sans pitié pour les pleurnicheurs." Libération