Jean-Marie Tjibaou ou le rêve d'indépendance

  • Jean-Marie Tjibaou ou le rêve d'indépendance
© Arte
Genre : Biography
Type : Documentary
Original title :
Principal country concerned : Column : Cinema/tv, History/society
Year of production : 2000
Format : Mid-length
Running time : 52 (in minutes)

À travers l'engagement de Jean-Marie Tjibaou, assassiné par l'un des siens sur l'île d'Ouvéa en 1989, ce documentaire retrace l'histoire de la marche du peuple kanak en quête de son indépendance. Avec une question emblématique : la France saura-t-elle gagner le pari d'une décolonisation en douceur d'un des derniers confettis de son empire ?

Entre la levée du drapeau kanak en décembre 1984 et le cortège funèbre du leader indépendantiste à Nouméa en mai 1989 s'inscrivent des années de luttes, de drames, de palabres, d'espoirs, dont Jean-Marie Tjibaou fut l'un des principaux acteurs. A travers son itinéraire, ce documentaire s'attache à dénouer l'histoire de cette période cruciale. Durant les six années qui séparent la première rencontre entre les représentants kanaks et ceux de la communauté caldoche, à Nainville-les-Roches en 1983, et la signature des accords de Matignon en 1989, l'accélération de l'histoire donne lieu à des événements complexes et déterminants pour l'avenir du Territoire. Ainsi la crise calédonienne devient-elle, le temps de la campagne pour les élections présidentielles de 1988, un enjeu politique national. Elle débouche sur le massacre d'Ouvéa qui fait s'indigner le monde entier. Des archives de cette période, dont beaucoup d'inédites, viennent illustrer les propos du film, de la tuerie de Hienghène à celle d'Ouvéa...
Après avoir restitué le contexte historique et géographique de l'île, depuis la prise de possession de la Nouvelle-Calédonie par la France en 1853 jusqu'à la naissance de la revendication indépendantiste dans les années 70, les auteurs rencontrent les principaux protagonistes des "années Tjibaou", qui furent celles du rêve d'indépendance du peuple kanak.



SON Brigitte WHAAP
MONTEUR Corinne GODEAU
MUSIQUE Serge KOCHYNE
REALISATEUR Mehdi LALLAOUI
CADREUR Martine CAILLARD
COMMENT. DIT PAR Bernard LANGLOIS
AUTEUR Mehdi LALLAOUI
PRODUCTEUR MEMOIRES VIVES PRODUCTIONS, ARTE FRANCE
Image : couleur, noir et blanc
Langue originale : FRANCAIS
Son : mono




INTERVENANTS

Parmi les témoins :
Edgar Pisani et Bernard Pons, anciens ministres chargés de la Nouvelle-Calédonie
Michel Rocard, ancien Premier ministre et initiateur des accords de Matignon
Philippe Legorgus, commandant du GIGN lors des événements d'Ouvéa
Paul Neaoutyne, successeur de Tjibaou à la tête du FLNKS
Adèle Joredie, militante du FLNKS à Canala
Jacques Lafleur, président du RPCR
Jean-Pierre Aifa, maire de Bourail
Marie-Claude Tjibaou, aujourd'hui présidente du centre culturel Tjibaou
ainsi que des habitants de la tribu de Tiendanite et de la tribu de Gossanah à Ouvéa.




CHRONOLOGIE

ajouter à ma sélection

imprimer

voir/imprimer ma sélection



Quelques dates repères
1774
Le navigateur anglais James Cook découvre une terre inconnue, qui avait échappé à ses prédécesseurs Magellan et Bougainville. Elle lui rappelle le pays... Va pour Nouvelle-Calédonie ! Ses occupants, avec qui les premiers contacts sont courtois sont venus d'Asie, en pirogues, quelque 3 500 ans plus tôt.
1843
Les premiers missionnaires français (maristes) débarquent à Balade, au nord sur la côte est, sous la conduite de Mgr Guillaume Douarre (plaque à la cathédrale de Nouméa : " Premier évêque de Nouvelle-Calédonie, a donné ce pays à Dieu "...), et avec l'appui de l'armée. Depuis plusieurs années, vive concurrence dans tout le Pacifique entre missions protestantes et catholiques. Ce sont les missionnaires qui suggéreront à l'Etat français de venir ici planter son drapeau.
1853
Le contre-amiral Febvrier-Despointes prend possession de l'île le 24 septembre, sur ordre de Napoléon III. L'empereur veut y créer un bagne, comme ont fait les Anglais en Australie. Bagnards, puis trafiquants, marchands, aventuriers de tout poil émigrés volontaires vont bientôt accaparer les terres kanak.
1878
Une première grande insurrection, menée par le chef Ataï, éclate au centre de la Grande-Terre. Des dizaines de fermes sont brûlées, deux cents colons assassinés. Répression féroce : plus d'un millier de morts, les rescapés déportés au bagne de l'Ile des Pins ou à celui de Belep. Ataï sera capturé et décapité par une tribu " loyaliste ".
1887
Mise en place du code de l'indigénat (corvées obligatoires, impôt foncier...) et création des premières " réserves " officielles (défense d'en sortir sans autorisation des gendarmes) ; les kanak n'occuperont bientôt plus que 7 à 8% de la superficie de l'île.
1906
Recensement. Alors que la population blanche atteint 25 000 personnes, les Kanak ne sont plus que 30 000 : moins de la moitié de la population d'origine ! Le désespoir kanak se traduit par une forte baisse de la natalité.
1910-
Découverte des premières mines et début d'exploitation.
1917
Comme toutes les colonies françaises, le peuple kanak a fourni son contingent de chair à canon à l'armée française. Deuxième grande révolte, conduite par les chefs Noël et Boaurate, et matée avec autant de fermeté. Entre les deux guerres mondiales, alors que se développe la colonie (grâce aux mines), les kanak, christianisés, sont de plus en plus pris en mains par les missionnaires, qui s'attachent à améliorer leur sort et à dégager des élites. Rôle éminent, notamment, d'un pasteur et ethnologue protestant, Maurice Leehnard, et d'un prêtre catholique, François Luneau, qui contribueront hautement (à la grande fureur des Caldoches de Nouméa) à rendre un peu d'espoir et de dignité à leurs ouailles.
1940
La Nouvelle-Calédonie se rallie à la France libre. Ulle, à l'abri des combats, devient la base arrière des forces américaines engagées dans le Pacifique. Le dollar coule à flot. Pour beaucoup de Caldoches, c'est l'âge d'or!
1946
Abolition du code de l'indigénat. Les Kanak deviennent citoyens français. Libre circulation, plus de travail forcé, principe du droit de vote institué, avec mise en place progressive : d'abord les anciens combattants, puis les notables (pasteurs, chefs coutumiers), au total moins de deux mille électeurs !
1947
Sous l'impulsion des autorités religieuses, création de deux associations, l'Union des indigènes calédoniens amis de la liberté dans l'ordre (!) - catholique -, et l'Association des indigènes calédoniens et loyaltiens français, pour permettre aux Kanak de participer à la vie politique du pays. L'UICALCO et l'AlCLF fusionneront plus tard dans l'Union calédonienne (UC).
1951
Droit de vote pour tous. Maurice Lenormand, un " zoreille " marié à une fille de chef Kanak, devient le premier député de l'ile grâce aux voix mélanésiennes.
1953
Création de l'Union calédonienne (" Deux couleurs, un seul peuple ") qui regroupe la plupart des Kanak, mais aussi des petits broussards et ouvriers blancs. Programme de justice sociale et d'égalités des droits, dans le cadre de la République française. Le premier secrétaire général, Maurice Lenormand, amorce l'évolution vers la revendication de l'autonomie.
1956
La loi cadre (loi Defferre) institue un début de vraie autonomie, l'Etat français ne conservant que les pouvoirs régaliens (monnaie, défense, sécurité, relations extérieures).
1957
UUC remporte les élections et Lenormand devient le premier chef de l'exécutif dans le cadre de la loi Defferre. Les premiers Mélanésiens entrent au gouvernement. Traumatisme dans l'establishment caldoche...
1958
Référendum. La Nouvelle-Calédonie devient territoire d'Outre Mer (TOM).
1958-1963 La droite se réorganise, obtient une dissolution, revient sur le statut d'autonomie.
Lenormand est déchu de ses mandats et de ses droits civiques suite à un montage politico-judiciaire. Un autre blanc, Pierre Declercq lui succède à la tête de l'UC, qui conserve le siège de député grâce à l'élection de Roch Pidjot, d'ascendance arabe par son père, kanak par sa mère.
1968
Retour de Nanterre, Niddishe Naisseline, fils d'un grand chef de Maré, et l'un des premiers diplômés kanak, crée les " Foulards rouges ", premier mouvement indépendantiste.
1975
Le 15 septembre, grand rassemblement culturel aux portes de Nouméa : Mélanésia 2 000 rassemble tous les clans du pays et 50 000 spectateurs dans une puissante célébration de l'identité et de la culture kanak. Jean-Marie Tjibaou entre en scène...
1977- Création d'une deuxième circonscription législative " sur mesure " pour permettre l'élection d'un député caldoche : ce sera Jacques Lafleur, qui forme le RPCR. Pidjot reste l'élu des terres mélanésiennes. Ainsi se concrétise une sorte de partition entre la province Sud (Nouméa et banlieues) et le reste du pays. Tjibaou devient vice-président de l'UC, qui va peu à peu évoluer vers la revendication de l'indépendance. La plupart des blancs la quitteront pour se rapprocher du parti caldoche.
1978
Retour à un statut plus libéral (statut Dijoud) et lancement d'un " plan de développement économique et social ".
1979- Constitution du Front indépendantiste, qui regroupe, autour de l'UC, les petits partis kanak nés entre temps (Palika, Fulk) et le PS calédonien.
1981
Le 19 septembre, Pierre Declercq est assassiné.
1982
UUC remporte les élections territoriales. Jean-Marie Tjibaou devient vice-président du Conseil de gouvernement. Création de l'OCSTC (l'Office culturel scientifique et technique canaque).
1983
Table ronde de Nainville-les-Roches. Le gouvernement français reconnaît le " droit inné et actif " des Kanak à l'indépendance.
1984- Création du FLNKS. Décision de boycott des élections. Début des " événements "... Tuerie de Hienghène.
1985
Projet Pisani d'indépendance-association. Nouveau statut. Elimination physique d'Eloi Machoro. Retour au calme provisoire.
1986
Statut Pons. Reprise en mains: " Portée universelle de la civilisation française ", " La Nouvelle-Calédonie, c'est la France ", etc. Réduction du pouvoir des régions (tenues par les Kanak) au profit de celui du gouvernement territorial, à majorité caldoche. Dissolution de l'OCSTC, remplacé par un Office calédonien des cultures.
1987
Chef du gouvernement provisoire de Kanak)~ Jean-Marie Tjibaou dépose, le 18 octobre, un projet de Constitution à l'ONU. A Nouméa, l'acquittement des meurtriers de Hienghène provoque la colère des Kanak.
1988
Barrages, troubles dans tout le pays. Climat insurrectionnel. Le 22 avril, prise d'assaut de la gendarmerie de Fayaoué, sur l'île d'Ouvéa. Quatre gendarmes tués, quinze gardés en otages dans la grotte de Goosana. Assaut le 5 mai. Dix-neuf Kanak tués.
1988
Le 26 juin, signature des accords de Matignon. Poignée de mains Tjibaou-Lafleur. Accords complémentaires d'Oudinot. Création de l'Agence de développement de la culture kanak (ADCK). Retour au calme.
1989
Assassinat de Jean-Marie Tjibaou et Yéweiné Yéweiné, le 4 mai à Ouvéa.
1990
Décision de construire le centre culturel Tjibaou à Nouméa. Ce sera un des " Grands Travaux de la république ".
1998
L'accord de Nouméa repousse à quinze ans au plus tôt le référendum sur l'indépendance du territoire. Inauguration solennelle du centre Tjibaou.
Extrait de POLITIS- reportage de Bernard Langlois
" Voyage en Kanaky " (23 décembre 1999)

Partners

  • Arterial network
  • Media, Sports and Entertainment Group (MSE)
  • Gens de la Caraïbe
  • Groupe 30 Afrique
  • Alliance Française VANUATU
  • PACIFIC ARTS ALLIANCE
  • FURTHER ARTS
  • Zimbabwe : Culture Fund Of Zimbabwe Trust
  • RDC : Groupe TACCEMS
  • Rwanda : Positive Production
  • Togo : Kadam Kadam
  • Niger : ONG Culture Art Humanité
  • Collectif 2004 Images
  • Africultures Burkina-Faso
  • Bénincultures / Editions Plurielles
  • Africiné
  • Afrilivres

With the support of