Gerard Sekoto

Gerard Sekoto
Musician, Painter, Poet
Principal country concerned : Column : Music, Fine arts, Literature, Poetry / story telling

Profile 1 (commissioned)
29 Oct 2002, by Marie-Christine Eyene - Art critic


Gerard Sekoto est né en 1913 dans une mission luthérienne à Botshabelo (Transvaal). Destiné à suivre la trace de son père, il apprend le métier d'instituteur en 1930 et débute sa carrière en 1934. À l'école, il fait des rencontres qui vont changer sa vie. Ses collègues sont Louis Makenna, Nimrod Ndebele et Ernest Mancoba. À leurs côtés, il va s'intéresser à la politique, la littérature et l'art.

Quand il ne travaille pas, Sekoto dessine et peint à l'aquarelle. Sous l'impulsion de Nimrod Ndebele, il s'inscrit en 1937 à un concours organisé par l'université de Fort Hare. Il remporte la deuxième place derrière un autre grand nom de l'art sud-africain, Georges Pemba. Ce sera le déclic qui va l'encourager à s'orienter vers la peinture. En 1939, il quitte l'enseignement et s'installe à Sophiatown, Johannesburg.

Inspiré par la vitalité de ce quartier, Sekoto ne cesse de travailler. Très vite, un proche l'introduit auprès du révérend Roger Castle qui à son tour le présente aux artistes Alexis Preller (1911-1975) et Judith Gluckman (1915-1961). Du premier, il reçoit ses premiers tubes de peinture tandis que la seconde lui apprend à travailler cette technique. Armé de nouveaux moyens, Sekoto se concentre sur la vie à Sophiatown (1939-42), Distict Six au Cap (1942-45) et Eastwood à Pretoria (1945-47). Dans ses peintures, il aborde divers aspects du quotidien, comme la pauvreté, les longs trajets pour se rendre aux mines, les dortoirs des travailleurs séparés de leur famille, aussi bien que des scènes plus conviviales.

Aujourd'hui sa période sud-africaine est considérée comme un véritable témoignage historique car tous les endroits dans lesquels il a travaillé ont été détruits. Il est aussi un des premiers artistes à avoir décrit la vie des Noirs, sans appitoiement ni condescendance, introduisant ainsi le réalisme social, thème inédit dans un pays amateur de natures mortes et de paysages.

'Township Art' avant la lettre, l'oeuvre de Sekoto n'était pas à proprement parler contestataire. Pourtant, un de ses chefs-d'oeuvres, Song of the Pick - qui met en scène neuf travailleurs noirs, massifs, alignés dans un jeu de diagonales, levant leur pic face au contremaître blanc - semble prédire ce qu'il adviendra de l'Afrique du Sud: une minorité blanche contrôlant une majorité noire (l'apartheid) et le risque d'un renversement de situation (la lutte puis la libération).

Le rêve de Sekoto n'aurait pas été complet s'il n'était pas allé en France en 1947. Mais bien que Paris lui ait offert la liberté, il n'a pas échappé aux difficultés de l'après-guerre et à la concurrence des grands maîtres de l'art contemporain. Après l'échec de deux expositions, ajouté aux soucis financiers, Sekoto entre dans une phase dépressive et se retrouve à Sainte-Anne. Au cours du mois qu'il passe à l'hôpital, il réalise une série de dessins qui font aujourd'hui partie de la collection du journal Sowetan.

Dans les années 50, le travail de Sekoto devient irrégulier mais en 1959, une photo de Miriam Makeba connaissant alors un succès à New York, lui inspire une série de portraits. Dans les 'Têtes Bleues', Sekoto fait de la femme africaine un modèle de beauté. Il la représente dans un style expressionniste avec une combinaison de taches colorées et de lignes épaisses.

Ce jeu de contrastes colorés sera la caracteristique de sa période parisienne. Il le développe lorsque, proche des acteurs de la Négritude et de Présence Africaine, il est invité à participer au Premier Festival d'Arts Nègres à Dakar en 1966. Séduit par le pays, particulièrement la Casamance, il y reste pendant un an.

De son séjour il revient avec ses 'Femmes Sénégalaises', icônes d'une féminité presque intouchable. Monumentales et élégantes elles défilent avec grâce dans un cadre décoratif. Encore une fois, on retrouve les rayons lumineux, la géometrie des formes et les lignes dynamiques.

Sekoto a toujours travaillé de mémoire et ce n'est pas étonnant que dans les années 70, il revienne à ce qu'il connaissait le mieux, l'Afrique du Sud. Il s'engage alors dans une représentation imaginaire de la vie dans les townships.

Bien qu'il n'y soit jamais retourné, Sekoto, éternel nostalgique, n'a jamais oublié l'Afrique du Sud. L'hommage que son pays lui a rendu tardivement, à la fin des années 80, était bien mérité. Sekoto fait partie des peintres qui ont marqué un tournant dans l'histoire de l'art sud-africain et est, sans aucun doute, un des pionniers de l'art contemporain africain.


Dates: 09 Dec 1913 - 1993
Gender: Male
Country: South Africa


Selected Works
Where there are no dates, works are ordered alphabetically

Art Exhibition
The Short Century: Independence and Liberation Movements in Africa 1945-1994 [Group exhibition, Museum Villa Stuck; Haus der Kulturen der Welt; Museum of Contemporary Art; P.S.1 Contemporary Art Center, 2001]
Concluded in 2002

Drawings by Gerard Sekoto from the Sowetan Collection [Solo exhibition, Standard Bank Gallery, 27 Jan 1994]
Concluded on 19 February 1994
Art Work

The Bull [Painting, 1979]
Oil on canvas

Homage to Steve Biko [Painting, 1978]
Oil on canvas

The Three Figures [Painting, 1968]
Gouache on paper

Jazz Band [Painting, 1961]
Oil on board

Blue Head [Painting, 1960]
Gouache on paper

Eye Glasses [Drawing, Sowetan Collection, 1949]
Charcoal on paper

Sore Eye [Drawing, 1949]
Charcoal on paper

The Black Beret [Drawing, 1949]
Charcoal on paper

Mine Boy [Painting, 1947]
Oil on canvas board

Sixpence a Door [Painting, 1947]
Oil on canvas board

Song of the Pick [Painting, 1947]
Oil on canvas board

Interior with Woman [Painting, 1942]
Oil on canvas

Three figures with Bicycle Sophiatown [Painting, 1942]
Oil on canvas board

Migrant Workers [Painting, 1940]
Gouache on paper

Poverty in the midst of Plenty [Painting, 1939]
Watercolour and pastel on brown paper

Source :
http://people.africadatabase.org/en/profile/3475.html#profile98762

Films

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