Je suis profondément attristée par la disparition de M. Robert Redford.
C'est lui qui m'a littéralement mise dans l'avion pour me rendre à Hollywood. J'ai beaucoup hésité, car l'Amérique faisait un peu peur à la jeune réalisatrice martiniquaise que j'étais. J'avais reçu de nombreuses lettres d'invitation, notamment de la Warner, mais il m'a convaincue de me faire confiance. Il était passionné par Rue Cases Nègres et voulait absolument que je participe aux ateliers de Sundance. Il était mon parrain.
Lors des moments critiques de la réalisation d'Une Saison blanche et sèche, il m'a donné son avis et soutenu ma vision de réalisatrice lorsque les choix cruciaux devaient être faits.
Il m'a encore une fois dit de me faire confiance. Nous étions très proches, tout en ayant un rapport empreint de respect. Son héritage est immense. Évidemment, en tant qu'acteur, réalisateur et père de générations de réalisatrices et de réalisateurs.
Comme il l'a dit, chacun a une histoire, et il nous a permis de raconter la nôtre.
Je pense à Amy, sa fille, la grande famille Redford et celle de Sundance et du cinéma dans son entièreté.
Euzhan Palcy
Paris, 16 septembre 2025
(communiqué par l'attaché de presse François Vila)