Avec :

- M. Robert Badinter, avocat, sénateur, ancien Garde des Sceaux, ancien président du conseil constitutionnel français ;

- M. Yadh Ben Achour, Professeur de droit musulman, ancien doyen de la faculté de droit de Tunis, ancien membre du conseil constitutionnel tunisien ;

- M. Mohammed Arkoun, Professeur émérite d'histoire de la pensée islamique à la
Sorbonne, philosophe et historien de l'Islam ;

- M. Youssef Seddik, islamologue, anthropologue de l'Islam et écrivain ;

- Mme Florence Bellevier, secrétaire générale et spécialiste de la question de la peine de mort auprès de la FIDH.


Présentation :

Si l'Islam prescrit avec force le droit à la vie, il y pose néanmoins des limites, dans des hypothèses particulières : homicide, brigandage et insurrection armée, adultère, sorcellerie, légitime défense, ainsi que pour certains délits graves. La peine de mort s'impose alors comme la sanction la plus à même de protéger les intérêts de la société.

Il est remarquable à ce sujet que dans chaque cas, la condamnation à la peine capitale admet modulations et exceptions : incitation au pardon pour l'homicide, possibilité de repentir pour l'insurgé, le brigand et l'apostat, recours à des peines alternatives telles que le bannissement. Peut-on en conclure que l'Islam a implicitement et très tôt ouvert la voie à l'abolition de la peine de mort ?

En l'état actuel des choses, si la plupart des Etats arabes ont abandonné le système pénal coranique pour un système plus proche des normes occidentales, la peine de mort, bien que peu appliquée, reste largement admise dans les législations nationales. Le moment est-il venu pour les pays arabes d'abolir purement et simplement la peine de mort ?

C'est en examinant les arguments théologiques, juridiques, politiques et sociaux que nos intervenants tenteront de répondre à cette question.

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