Intervenants :
Mwayila Tshiyembe, professeur de géopolitique à l'université de Paris XII et directeur de l'Institut panafricain de géopolitique de Nancy.
Jérémy Lees, directeur territorial, Pôle départemental de la solidarité, Conseil général de l'Hérault, chef de projet / assistant technique "Appui à la décentralisation et à la gouvernance locale au Ghana" (2006-2010).
Jean-Loïc Baudet, président de la CADE.
Bertrand Leveaux, directeur adjoint des relations internationales à l'ENA (à confirmer).
L'action publique suppose l'adhésion de la population à ses institutions. La décentralisation, en rapprochant les institutions des citoyens fonde sur de nouvelles bases leur légitimité. C'est à cette aune que les cas de la République démocratique du Congo et du Ghana sont à apprécier dans la présentation que vont en faire messieurs M. Tshiyembe et J. Lees.
Pour surmonter ce qu'a vécu douloureusement le Congo depuis son indépendance et que M. le Professeur Mwayila Tshiyembe qualifie d'ingouvernabilité du Congo, les auteurs de la Constitution du 18 février 2006 ont inscrit dans ce texte fondateur le principe de la décentralisation égalitaire fondé sur le découpage du territoire en trois blocs constitutionnels dont les compétences, tant exclusives que partagées, sont bien définies : Etat, provinces et Entités territoriales décentralisées. Partant d'une analyse de la gouvernabilité légitimée par les exigences du développement durable, M. Tshiyembe explicitera la stratégie du leadership collectif, structurel et sociétal qui a pour enjeu la construction d'une puissance managériale à chacun des trois échelons dans le respect des principes démocratiques.
La libre administration et l'autonomie de gestion seront présentées, eu égard au souci de ménager une synthèse entre gouvernabilité traditionnelle et occidentale.
Un projet novateur qui n'est pas sans risque... mais porteur d'espoir.
A la différence des pays francophones où, du temps de la colonisation, l'administration était exercée par le pouvoir colonial, dans les pays anglophones l'"Indirect Rule" reposait sur la gestion des affaires locales par les chefs traditionnels. Le cas de la décentralisation au Ghana est, à cet égard, illustratif de la construction d'un Etat fortement marqué par le poids de l'administration locale des affaires publiques. Depuis l'indépendance du pays en 1957, l'option d'un régime qui fait sa place à la reconnaissance des échelons territoriaux de l'action publique s'est progressivement affirmée et la Constitution de 1992 a consacré le Ghana comme un Etat décentralisé. Les élections de 2009 ont accéléré la mise en place des instruments propres à donner toute sa consistance au processus de décentralisation. Ses enjeux et défis seront présentés et soumis au débat par un témoin actif au cours de la période récente.
De 17h45 à 19h45
Entrée gratuite. Pré inscription sur le site de la CADE au par téléphone au 01 43 48 14 67