Intitulée "Afrique - Art témoin", l'exposition présentera une quinzaine de sculptures de matières composées - sciures et colle à bois sur structure métallique - et une dizaine de peintures à l'huile réalisées au couteau. Des œuvres souvent représentatives des activités sociales de la femme africaine, même si, à Paris, des thèmes plus urbains seront présentés pour la première fois, dont la sculpture Journée sans voiture.
Artiste archiviste de la mémoire sociale et culturelle de l'Afrique en général et du Congo en particulier, Rhode Bath-Schéba Makoumbou s'illustre dans un style nettement africain, à partir de l'art statuaire traditionnel, influencé par les courants de l'art réaliste, expressionniste et cubiste.
Pour cette artiste brazzavilloise, fille du peintre David Makoumbou, le respect des notions idéologiques de l'identité et de la diversité culturelle est très ancré : "Il est intéressant de parler de l'identité culturelle de chacun d'entre nous, non pas en valeur d'opposition, mais comme une richesse du monde qui tire ses sources de la diversité culturelle."
Préoccupée par une mondialisation qui tend à uniformiser les codes humains, elle défend l'ouverture aux autres et les sources d'influence présentes dans les traditions des peuples et des créateurs du passé qui en font leur spécificité. "Les artistes africains s'intégreront à la mondialisation en essayant d'élargir leur technique à partir de leurs propres racines culturelles."
Et de fait, elle part des codes des traditions qui l'ont entourée depuis sa naissance pour mettre en valeur le travail, la vie de tous les jours, les joies comme les malheurs. "C'est important d'être un artiste témoin de son temps en créant des œuvres qui tendent à la modernité, tout en ne rejetant pas le passé et en revalorisant les valeurs du métier créatif."