Akram Belkaïd est né en Algérie, après l'indépendance. Jean-Claude Guillebaud également, mais du temps de l'Algérie française. Ce pays riche de contradictions est un sujet de discussion fréquent entre eux, et c'est donc tout naturellement que les deux hommes s'associent pour accompagner en septembre 2012 un groupe de lecteurs de l'hebdomadaire français La Vie. Ce déplacement va leur permettre de poursuivre leurs échanges in situ, dans un contexte doublement particulier.
D'abord, parce que l'Algérie fête le cinquantième anniversaire de son indépendance - le temps des bilans est donc venu. Ensuite, parce qu'ils sont accompagnés d'une centaine de personnes ayant chacune leur propre histoire algérienne. Anciens appelés du contingent pendant la guerre, pieds-noirs ou enfants de rapatriés, anciens coopérants français ayant vécu dans le pays aux premiers temps de l'indépendance, hommes et femmes de foi, attentifs au sort et à l'avenir de l'Église d'Algérie… Tous ont rendez-vous avec un souvenir longtemps attendu, trop souvent contrarié, par la faute des querelles et malentendus franco-algériens mais aussi des fantômes d'un passé encore douloureux.
C'est ce périple intime et conflictuel, entre Tlemcen, Oran et l'Algérois (Cherchell, Tipaza, Tibéhirine, Alger…), que raconte Akram Belkaïd, au cœur de l'Algérie d'aujourd'hui : jeune, déglinguée, corrompue, attachante