"Un homme noir encaisse tellement de coups, on lui met tant de barrières, que lorsqu'il a la possibilité de chanter le sentiment qui l'anime, ça sort avec puissance". Quand il parle de la soul, James Brown n'oublie jamais de relier la condition des Afro-Américains des années 1960 avec le sentiment de libération insufflé par la musique dont il devint le "Godfather". Puissance esthétique et physique du funk, expressivité maximale de ses titres phares ("Papa's got a brand new bag", "Sex machine", "Please please please", etc.) sont à mettre chez lui en parallèle avec sa volonté indéfectible de pouvoir, d'argent et de gloire. Le film d'Alex Gibney est avant tout l'histoire d'une ascension sociale et artistique météorique qui dépassa le cadre du show-business : ou comment un petit cireur de chaussures, élevé dans un bordel, révolutionne la musique black et devient un porte-parole courtisé par les hommes politiques.
Tyran magnifique
Par le biais d'archives inédites et de nombreux témoignages (dont ses musiciens de l'époque, ou le rappeur Chuck D) Mr. Dynamite : le triomphe de James Brown retrace une carrière à la richesse quasi insurpassable sans passer sous silence ses zones d'ombre. De tempérament aussi volcanique que ses déhanchements sur scène, James Brown se montrait perfectionniste jusqu'à la tyrannie, mais aussi pingre et violent avec les femmes. Ce génie, au final très seul, qui avait du mal à accorder sa confiance à quiconque, exorcisait ses démons en public. Mais avec une puissance de fascination sidérante, à laquelle ce documentaire très complet rend grâce. (source : Arte)
Retour sur la mirifique carrière du "parrain de la soul", véritable légende internationale, admiré pour sa fureur scénique, il fut l'instigateur de la musique funk. Entre révolution musicale et soutien à la lutte anti-raciste, un portrait vibrant et précis d'une personnalité tourmentée mais flamboyante.