Afrique du Sud et la fin de l'apartheid (L')

Genre : Historical
Type : Documentary series
Original title :
Principal country concerned : Column : Cinema/tv
Year of production : 2024
Format : Feature
Running time : 156 (in minutes)

À travers les témoignages de survivants et de descendants de victimes, mais aussi de coupables des crimes perpétrés en Afrique du Sud pendant l'apartheid, cette série met en lumière les enjeux d'une quête inachevée de justice.

(1/3) Les questions sans réponses

1948. Le Parti national instaure le régime de l'apartheid en Afrique du Sud. Ce système de ségrégation raciale, qui classe les citoyens en quatre catégories principales - Blancs, Noirs, Indiens et Métis - met en place un développement séparé des populations : les Blancs dans les villes, les autres dans des ghettos, les Noirs étant destinés à un regroupement forcé dans des bantoustans (territoires délimités). L'espace public commun est aussi strictement divisé entre communautés. Alors que la résistance et la lutte s'organisent, notamment sous l'égide de l'ANC (Congrès national africain) cofondé par Nelson Mandela, la répression, brutale, ne cesse de s'intensifier. En 1960, à Sharpeville, lors du rassemblement du Congrès panafricain qui dénonce les lois liberticides, la police tire sur la foule. Bilan officiel : 69 morts - le nombre réel serait bien supérieur selon des témoins. En 1971, Ahmed Timol, jeune enseignant membre du Parti communiste, meurt en détention. Si les autorités prétendent que ce militant antiapartheid a "sauté" du dixième étage du commissariat de Johannesburg, sa famille conteste cette version. En 2017, la justice reconnaît enfin son assassinat par la police, mais l'auteur présumé, João Rodrigues, mourra quatre ans plus tard sans même avoir été jugé. D'autres familles de victimes attendent que justice soit rendue, comme le préconisait dans son rapport la commission Vérité et Réconciliation, mise en place en 1995 par Nelson Mandela. Environ 25 000 personnes sont mortes lors de violences politiques entre 1960 et 1994. Mais aucun responsable politique n'a été condamné, et seuls deux meurtriers du régime ont été incarcérés, les recours et les blocages ralentissant les procédures en cours dans une société clivée.

Zones d'ombre
S'appuyant sur un accès exclusif à des archives inédites et à des acteurs clés, cette série retrace en trois volets, au fil d'histoires personnelles, un demi-siècle d'apartheid en Afrique du Sud, des luttes contre les lois raciales à la création de la commission Vérité et Réconciliation, qui avait levé un vent d'espoir dans la "nation arc-en-ciel" de Nelson Mandela. À travers les témoignages poignants de survivants, de descendants de victimes et de coupables émerge un récit pluriel jalonné de zones d'ombre et de questions restées sans réponses, dans un pays marqué par de profonds stigmates. Entre déception et frustration face à l'impunité des responsables des horreurs perpétrées, l'Afrique du Sud reste aux prises avec un passé qui ne passe pas, peinant à panser ses blessures encore à vif. Explorant la quête difficile d'apaisement de cette nation traumatisée, sans oublier les défis majeurs qu'elle a su relever, cette série interroge la pertinence de la justice restaurative, prônant une réconciliation par le dialogue entre bourreaux et victimes, et la notion de pardon.

(2/3) Hors d'atteinte

Dans les années 1960 et 1970, le régime de l'apartheid se durcit encore. Alors que Nelson Mandela et d'autres figures de la lutte sont détenus à Robben Island, l'État sécuritaire multiplie les opérations secrètes. En juin 1976, des milliers d'écoliers du township de Soweto, au sud de Johannesburg, descendent dans les rues pour protester contre l'imposition de l'afrikaans dans l'enseignement. La police fait feu sur la foule, et l'Afrique du Sud s'enfonce dans la violence. Rejoignant alors la branche armée du Congrès national africain, de nombreux jeunes militants partent se former dans des camps à l'étranger. En 1982, quatre d'entre eux, membres du Cosas (Congress of South African Students), tombent dans un guet-apens orchestré par un askari, un informateur à la solde de la police secrète. Après avoir été reporté vingt-six fois, le procès se tiendra-t-il enfin, plus de quarante ans après les faits ?

(3/3) Le pacte avec le diable

À la fin des années 1980, les sanctions économiques et les mobilisations de masse commencent à porter leurs fruits et le régime sud-africain est de plus en plus isolé. Sous la pression croissante de la communauté internationale, Nelson Mandela est enfin libéré en 1990, après vingt-sept ans d'emprisonnement. Quatre ans plus tard, "Madiba" devient le premier président noir de l'Afrique du Sud et crée la commission Vérité et Réconciliation, sous l'autorité de l'archevêque Desmond Tutu. Celle-ci doit faire la lumière sur les violations des droits de l'homme et les crimes commis pendant le régime ségrégationniste, en recueillant les témoignages croisés des victimes et des coupables, qui peuvent être amnistiés s'ils avouent la vérité. Mais fruit d'un compromis délicat entre le Parti national et le Congrès national africain, cette structure divise, qualifiée notamment de "pacte avec le diable" par l'avocate Yasmin Sooka. Trente ans après la fin de l'apartheid, ses promesses de justice ont-elles été tenues ?

Série documentaire de Xoliswa Sithole, Misha Wessel et Thomas Blom (Royaume-Uni/Allemagne, 2024, 3x52mn) - Coproduction : ZDF/ARTE, Beetz Brothers Film Production, Storyscope, VPRO

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